Le nouveau rapport de l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) fait état d’une baisse globale de 10,7 % de celle-ci en France sur la période allant de 2000 à 2013, à la suite d’une campagne d’information mais note « une augmentation de 5,9 % » de la consommation « depuis 2010 ».
L’étude s’inscrit dans le cadre d’un plan national de réduction de 25 % de la consommation d’ici à 2016. Un objectif « mal engagé » selon le responsable du rapport, s’il n’y a pas de « renversement de tendance » dès l’année prochaine.
La France, se distingue sur le plan mondial par sa forte consommation globale de médicaments, est l’un des plus gros utilisateurs d’antibiotiques en Europe puisque la consommation est de 30% supérieure à la moyenne européenne.
Il s’agit d’un « problème préoccupant, car la hausse de la consommation se traduit par une résistance accrue aux antibiotiques, et on observe un développement des situations d’impasse thérapeutique ». Les bactéries résistantes aux antibiotiques sont responsables de 25 000 morts par an en Europe.
La résistance aux antibiotiques est devenue une réalité à laquelle aucune région du monde n’échappe. L’usage inapproprié des antimicrobiens est l’une des principales causes de résistance.Demain, des infections banales et des blessures légères, soignées depuis des décennies, pourraient redevenir mortelles. Or, depuis la fin des années 1980, la mise au point de nouveaux antibiotiques s’est raréfiée, créant des situations d’impasse quand les antibiotiques de dernier recours sont à leur tour concernés par les résistances.
Dans son premier rapport sur cette problématique publié en avril, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dressait un constat très alarmant à partir des données provenant de 114 pays. L’organisation estime que le monde s’achemine vers une « une ère post-antibiotique ».