Alix Cosquer est chercheuse en psychologie environnementale au Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive du CNRS (Montpellier), spécialiste des interactions entre individus et environnements naturels.Elle nous livre les conclusions de ces recherches:La vie urbaine de plus en plus fréquente nous coupe des milieux naturels alors que les bienfaits de leurs présences et de leur fréquentation ont des bienfaits nets sur la santé.
Sa thématique de recherche porte sur les représentations et les comportements des individus vis-à-vis de la nature et s’inscrit dans le contexte contemporain des changements environnementaux, caractérisé notamment par la perte de biodiversité. Ses travaux interrogent l’évolution des rapports à la nature, à travers une diversité de contextes (littoraux, urbains) et d’acteurs (pratiquants de sports et loisirs de nature, participants à des programmes de science participative, usagers d’espaces naturels protégées, etc.).
Les chercheurs sont partis d’un constat : nos pratiques se sédentarisent, la nature s’éloigne de nos espaces de vie et on observe, en même temps, l’augmentation d’un certain nombre de troubles – stress, allergies, obésité. A côté des raisons sociales et économiques, l’une des hypothèses expliquant cette évolution pourrait être la raréfaction de nos rapports avec le milieu naturel – l’écologue américain Robert Pyle parle même d’une « extinction de l’expérience » de nature.
Des recherches menées sur des groupes d’enfants ont montré que les environnements naturels favorisent le calme, la maîtrise de soi, et réduisent les sentiments de frustration ou de colère. Ils favorisent donc les comportements prosociaux et la coopération plutôt que la compétition. Plusieurs études, menées notamment à l’Institut de la santé et du bien-être de l’université de Glasgow (Ecosse), ont par ailleurs montré que l’accès à des espaces verts atténue les inégalités liées aux revenus en termes de santé.
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