À quatre jours de l’ouverture du Salon de l’Agriculture et quelques mois après les Etats généraux de l’alimentation à Paris, notre partenaire Générations Futures pointe à nouveau la présence de résidus de pesticides dans de nombreux fruits et légumes du quotidien en France.
Dans son rapport, publié mardi 20 février, l’association a analysé 19 fruits et 33 légumes non bio.
L’association appelle le gouvernement “à prendre des dispositions rapides et efficaces pour la promotion de l’agriculture biologique” et à “réduire fortement l’usage des pesticides” dans l’agriculture traditionnelle.
Habituellement, pour mener ses enquêtes, Générations futures achète les produits à analyser dans les magasins. Cette fois, elle s’appuie sur des données officielles, celles contenues dans les “plans de surveillance”, menés par la Direction générale de la répression des fraudes (DGCCRF) entre 2012 et 2016 et mesurant, notamment, la présence de pesticides dans les fruits et légumes. Ces analyses officielles ont permis de réaliser un classement des fruits et des légumes en fonction de la fréquence de la présence de résidus de pesticides mesurés et un classement des fruits et légumes en fonction de la fréquence des dépassements des limites maximales en résidus (LMR).
En compilant ces chiffres, Générations futures a réalisé un classement de 19 fruits et de 33 légumes en fonction de leur probable toxicité. Car, selon des études récentes, ces pesticides pourraient avoir des conséquences sur notre santé. Le lien est d’ailleurs déjà fait pour les agriculteurs qui manipulent ces produits : ils sont davantage atteints que la population générale par des cancers de la prostate, du sang et par la maladie de Parkinson.
- Pour les fruits, ils ont pu constater, en moyenne, la présence de résidus de pesticides quantifiés dans 72,6 % des échantillons analysés sur les cinq années des données compilées.
- Pour les légumes, cette valeur est de 41,1%.
Parmi les 19 fruits étudiés, le plus touché est le raisin : 89% des échantillons de raisin, examinés par la répression des fraudes entre 2012 et 2016, contenaient des résidus de pesticides. Ce n’est pas étonnant quand on sait qu’en 2013 les viticulteurs ont appliqué, en moyenne, 19 traitements de pesticides que ce soit pour le raisin de table ou sur le raisin pour vinification.
Viennent ensuite la clémentine-mandarine, la cerise, le pamplemousse, la fraise, la nectarine-pêche et l’orange, avec plus de 80% des échantillons renfermant des résidus de pesticides. À l’inverse, les fruits les moins pollués sont l’avocat (23%), le kiwi (27%) et la prune-mirabelle (35%). L’étude montre aussi que certains fruits dépassent les limites maximales autorisées en Europe concernant les pesticides. C’est le cas de près de 7% des échantillons de cerises examinés et de près de 5% pour les mangues et les papayes).
De la même manière pour les légumes, ce sont les céleris-branches (84,6%), les herbes fraîches* (74,5%), les endives (72,7%), le céleri-rave (71,7%) ou encore les laitues (65,8%) qui se retrouvent dans le haut du classement pour la présence de résidus de pesticides quantifiés sur cette période. En fin de classement, pour cette présence des résidus de pesticides, on trouve : les betteraves (4,4%), les madères/ignames (3,3%), les asperges (3,2%) et enfin le maïs doux (1,9%).
- Pour les légumes, ce sont les herbes fraîches* qui dans 29,4 % des cas présentent des dépassements de LMR, suivi du céleri-branche (16%) puis des blettes (12,1%) et des navets (9,1%).
- Enfin, dans les légumes, seuls les artichauts, les betteraves, le maïs, la pastèque, les pois non écossés et les potirons ne présentent aucun dépassement de LMR.
Rapport complet sur www.generations-futures.fr/wp-content/uploads/2018/02/gf-rapport-pesticides-v12-web.pdf