10,5 millions de Français boivent trop d’alcool en France, soit près d’un quart des adultes de 18 à 75 ans. Un constat dressé par Santé publique France basé sur des nouveaux repères de consommation fixés en 2017 par un groupe d’experts : 10 verres par semaine et deux verres par jour (et pas tous les jours). Ces indicateurs sont mis en avant dans une nouvelle campagne de sensibilisation à partir de ce mardi 26 mars 2019.Le message est le suivant: message est “pour votre santé, c’est maximum deux verres par jour, et pas tous les jours“.Contrairement aux idées reçues, les risques pour la santé d’une consommation d’alcool existent dès le premier verre quotidien, selon SpF. L’alcool constitue une des principales causes de mortalité évitable avec 41 000 décès qui lui sont attribuables chaque année en France, rappelle l’agence sanitaire à l’occasion de cette campagne du 26 mars au 14 avril 2019.
D’après Santé publique France, la consommation de nombreux adultes semble encore trop importante selon des chiffres de 2017 (25 319 personnes interrogées au total), publié dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) consacré à l’alcool.
Pour toutes ces raisons, la consommation d’alcool ne saurait être recommandée et ne devrait pas excéder 1 à 2 verres (10 à 20 g d’éthanol pur) par jour, sans dépasser 10 verres (100 g d’éthanol pur) par semaine. La consommation d’alcool doit être déconseillée aux adolescents, aux femmes enceintes, aux seniors et aux personnes à risque de développer un trouble de l’usage d’alcool ou certaines maladies. “Cela représente environ 10,5 millions d’adultes qui boivent trop. Ils boivent en tout cas dans une proportion qui augmente les risques pour leur santé notamment tout ce qui est risques à moyen et long terme : cancers, hypertension, hémorragies cérébrales, certaines maladies cardiovasculaires…“, dit à l’AFP Viet Nguyen-Thanh, responsable de l’unité addiction de SpF.
Plus de 50% de la mortalité liée à une maladie touchant le foie est attribuable à l’alcool et ce dernier est un contributeur important du fardeau du virus de l’hépatite C.Les dommages attribuables à l’alcool sont sans commune mesure avec les éventuels effets « bénéfiques ou protecteurs » de l’alcool. Lorsque l’on regarde dans les détails les derniers chiffres de mortalité attribuable à l’alcool, la mortalité « évitable » (si la consommation d’alcool avait des effets protecteurs) est plus de 210 fois inférieure à la mortalité attribuable à l’alcool.
“Le choix d’un message clair a poussé les experts à ne plus faire de distinction entre hommes et femmes, mais cela ne doit pas dissuader les professionnels de santé de continuer d’informer sur la plus grande fragilité des femmes vis-à-vis de l’alcool”, remarque pour sa part dans le BEH le Pr Mickaël Naassila, président de la Société française d’alcoologie.