Une nouvelle étude épidémiologique, CERENAT, ayant pour objectif d’étudier la relation entre l’apparition de tumeurs cérébrales et l’utilisation du téléphone portable chez les adultes, est parue le 8 mai dans Occupational and Environnemental Medicine. CERENAT a été menée par l’ISPED (institut de santé publique, d’épidémiologie et de développement) bordelais depuis 2004. C’est une étude de type cas-témoins, spécifiquement axée sur deux types de tumeurs cérébrales : les gliomes et les méningiomes.`
253 cas de gliomes et 194 cas de méningiomes, ont été recrutés dans la Gironde, le Calvados, la Manche ou encore l’Hérault parmi les malades de plus 16 ans entre juin 2004 et mai 2006. Au total, 1400 sujets ont été soumis à un même questionnaire: les malades et le double de personnes dites “témoins”, indemnes des maladies étudiées.
Si les auteurs résument leur travail en concluant à l’absence d’association significative entre utilisation de portable et apparition de gliomes ou de méningiomes pour les usages dits « réguliers » de téléphone mobile, ils mettent en évidence une augmentation de ces deux types de tumeurs pour les « utilisateurs les plus lourds ». Cette qualification regroupe l’ensemble des personnes cumulant une demie heure d’utilisation du téléphone portable tous les jours pendant cinq années. Il y a presque trois fois plus de gliomes, et plus de deux fois et demie plus de méningiomes chez les « utilisateurs les plus lourds » que chez les autres.
Cette étude vient donc confirmer le lien entre l’utilisation excessive du téléphone portable et l’apparition de tumeurs cérébrales, déjà identifiée dans l’étude internationale Interphone et officialisé en 2011 par la classification du CIRC (centre international de recherche sur le cancer) en catégorie 2B, « cancérigène possible ». La prudence est donc plus que jamais recommandée.
Occup Environ Med published online May 9, 2014 doi: 10.1136/oemed-2013-101754
Mobile phone use and brain tumours in the CERENAT case-control study
Gaëlle Coureau, Ghislaine Bouvier, Pierre Lebailly, et al.