Une équipe de chercheurs suisses et américains *a réévalué à la hausse le nombre de produits chimiques en contact alimentaire (FCC: pour food contact chemicals, en anglais) retrouvés dans le corps humain, dont certains sont déjà considérés comme « extrêmement préoccupants ». Jusqu’alors les hommes sont connus pour être exposés via les aliments, mais toute l’étendue de l’exposition humaine à tous les FCC n’était pas connue. Pour combler ce déficit de connaissances important, ces chercheurs ont procédé à une vue d’ensemble systématique des FCC qui ont été surveillés et détectés dans des études de biosurveillance humaines selon un protocole bien défini, sachant qu’on considère qu’il en existe 14 000 au total selon les scientifiques – les auteurs ont pu répertorier pour la première fois les preuves de leur présence dans des échantillons biologiques comme le sang, l’urine, le sérum, la peau, le plasma.
Cette étude publiée le 17 septembre par le Journal of Exposure Science and Environmental Epidemiology révèle la présence d’au moins 3 601 substances chimiques dans le corps humain provenant de matériaux utilisés pour les emballages ou les ustensiles de cuisine. Or environ 80 appartiennent à la catégorie des substances dites « extrêmement préoccupantes ». Il s’agit de substances cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction ou de substances persistantes, bioaccumulables et toxiques, selon la classification de l’Agence européenne des produits chimiques.
Et certains sont particulièrement pointés du doigt. « L’un des principaux problèmes reste le bisphénol A, qui continue à être utilisé dans les revêtements des bouteilles, boîtes de conserve ou des canettes »Pour protéger notre santé, les normes en vigueur au sein de l’Union Européenne sont loin d’être suffisantes, selon Jane Muncke, du Food Packaging Forum, l’une des coautrices de l’étude.
*Publication du 17 septembre 2024 dans le Journal of Exposure Science & Environmental Epidemiology proposée par des chercheurs du Food Packaging Forum (fondation basée à Zurich)de l’Institut fédéral suisse des sciences et technologies de l’eau ou encore de l’Institute of Environmental Health Science de la Wayne University (Detroit, États-Unis).