Un rapport récent de l’ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) , en collaboration avec l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (Ifsttar) pointe du doigt les mauvais résultats des scooters 125 cm3 sur le plan environnemental. Le boom des ventes de deux-roues 125 cm3 (généralement équipés de moteurs 4 temps à explosion) en milieu urbain se révèle problématique pour la qualité de l’air dans nos agglomérations.
L’étude en question avait un objectif clair : comparer les émissions de gaz polluants (à effet de serre) de 14 deux-roues et 3 automobiles d’aujourd’hui sur un trajet urbain typique (Paris-banlieue) en heure de pointe. Alors que les deux-roues concernés affichaient des émissions de gaz en dessous des restrictions imposées par la norme Euro3, les autos elles étaient déjà au niveau de la norme Euro4 auto, en vigueur depuis le 1er janvier 2007. Quelles que soient les catégories des véhicules testés, le résultat est sans appel : si les deux-roues 125 cm3 ont mis en moyenne 2 fois moins de temps que les autos pour arriver à destination, ils ont rejeté en moyenne 10 fois plus de gaz polluants.
Sans surprise, les moteurs deux temps testés sur les deux scooters 50cc ont montré de très mauvais résultats. Les émissions d’HC se sont révélées 1000 fois supérieures à une voiture diesel ou essence récente. Le moteur à quatre temps testé a lui des résultats meilleurs mais excéde de plus de 100 fois les rejets d’une voiture.
Les gaz incriminés sont plus particulièrement le Monoxyde de Carbone (CO) et les Hydrocarbures Imbrûlés (HC) : les rejets des scooters et motos étudiés dans le cadre de cette étude comparative étaient pour ces deux polluants au niveau de ce qui se pratiquait dans l’automobile il y a de cela 10 ans à 15 ans (entre 1992 et 1996).
On peut toujours se rassurer en se disant qu’à contrario, les motos de cylindrée supérieure à 125 cm3 polluent moins que ces dernières… Mais là encore, on n’arrive pas au niveau de la norme Euro4 auto. Un long chemin reste donc à parcourir pour diminuer les émissions polluantes des deux-roues à moteur à explosion, souvent privilégiés dans les grandes villes.
Télécharger le communiqué de presse de l’IFSTTAR – 16 novembre 2017 [.pdf]
Site officiel : ademe.fr.