Deux études publiées indépendamment récemment dans la revue Environmental Research Letters (Schierhorn et al, Zipper et al) ont montré les effets positifs sur l’environnement de cette transformation brutale de l’agriculture dans l’ex-URSS suite au changements de politique et ce avec un recul de plus de 30 ans. Ce constat apporte des éléments importants dans la réflexion de nos choix de consommation pour limiter les effets du changement climatique.
En effet l’équipe de Florian Schierhorn, du Leibniz Institute of Agricultural Development in Transition Economies, a révélé une baisse drastique des émissions de gaz à effet de serre (GES) provenant de l’élevage à partir de 1991 et jusqu’en 2011. Il ajoute : «Dans les années 1990, il y a eu une chute de l’élevage. Les gens ont donc ont abattu les bêtes pour les consommer ou les vendre et ils n’ont pas renouvelé les cheptels.» Il ajoute : «La chute des émissions de gaz à effet de serre dans les pays de l’ex-URSS est un phénomène bien connu , par ailleurs les subventions allouées à une agriculture productiviste dans les kolkhozes ont disparu, de ce fait les exploitations sont ainsi devenues plus petites avec beaucoup de terres laissées en jachères.
Cette étude est « la première qui combine l’impact de la séquestration carbone liée à l’abandon des terres, et les changements dans la consommation. Nous avons vérifié que la réduction de la production de viande, et en particulier de bœuf, a conduit à une baisse significative de gaz à effets de serre ». il poursuit : « Le système était largement subventionné. Après l’effondrement, le prix du bœuf a explosé, les gens se sont tournés vers la consommation de porc, de volaille, mais ont aussi remplacé la viande par du blé et des légumes. Les potagers sont devenus de plus en plus populaires. »