Face au constat de la vulnérabilité de notre bassin au changement climatique, exprimé par le président du Comité de bassin Rhône-méditerranée « En France nous sommes le bassin le plus concerné par le changement climatique du fait du climat méditerranéen » l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse est la première du pays à produire un plan d’adaptation.
Ce plan s’est déroulé en plusieurs étapes.
Une synthèse de connaissances scientifiques a été construite par un comité scientifique présidé par le Professeur Le Treut dans un premier temps, et présentée au comité en septembre 2012. Elle définit les territoires les plus vulnérables du bassin, que ce soit en terme de perte d’enneigement, d’eutrophisation, de fragilisation de la biodiversité, de disponibilité en eau ou d’assèchement des sols.
Une seconde partie est dédiée aux actions à mettre en œuvre au regard des problématiques évoquées, avec des objectifs chiffrés. Le plan innove notamment en ouvrant la voie à la désimperméabilisation des sols en ville, comme en campagne, pour combattre les îlots de chaleur, permettre aux nappes de se régénérer et contrôler les crues. Concernant les cours d’eau, la restauration de champs d’expansion des crues et la préservation des zones humides sont prévues, ainsi que les boisage des rives pour limiter l’élévation de température. Par ailleurs, un grand plan de chasse aux gaspillages d’eau est lancé, ainsi que le changement de techniques d’irrigation pour rendre l’agriculture moins gourmande en eau.
Ce plan s’appuie sur plusieurs outils de planification, comme les nouveaux schémas régionaux climat air énergie (SRCAE) ou les schémas régionaux de cohérence écologique (SRCE). Il sera également repris dans le futur schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) 2016-2021.
“Les enjeux liés à l’eau sont plus importants que ce que nous imaginons“, a souligné J-F. Carenco, préfet coordonnateur du bassin. Eau potable, énergie, sécurité nucléairen industrie, agriculture, économie : les secteurs impliqués s’avèrent multiples. M. Guespereau illustre ce propos en précisant que “d’ici 2030, la neige de printemps aura disparu, nous préconisons une diversification des activités économiques pour les stations en dessous de 1.500 mètres“.
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Adaptation au changement climatique