Après la Journée Mondiale en leur honneur dimanche 8 juin, les océans restent au cœur des thématiques de ce mois, avec une réunion des Nations Unies à New York sur le droit relatif à la haute mer du 16 au 19 juin, une conférence réunissant les chefs d’État ou les ministres de 80 pays à Washington sur le thème des actions en faveurs de l’océan les 16 et 17 juin, et enfin, un ensemble de propositions d’actions présentées par la Commission Océan Mondial le 24 juin.
Bien qu’ils couvrent 72% de la surface de la planète, le secrétaire d’État américain J. Kerry a qualifié “les océans de la planète, aussi vastes et impressionnants soient-ils, (d’) assiégés” lors de son discours d’ouverture de la Conférence, en raison des risques posés par la surpêche, l’acidification des océans en lien avec la hausse des températures, et la pollution, particulièrement par les matières plastiques.
Ce constat intervient quelques jours après l’étude publiée par les chercheurs des universités d’Oxford et de Colombie-Britannique sur la « valeur des services écosystémiques rendus par la haute mer ». Par « haute mer », il est entendu zone océanique située au delà des zones économiques exclusives (ZEE) nationales. L’étude identifie 15 principaux « services rendus à l’humanité » par la haute mer, parmi lesquels se trouvent l’approvisionnement (poissons, …), la protection du patrimoine génétique, les loisirs, mais aussi la régulation de l’environnement. Dans cette dernière catégorie, l’océan séquestrerait jusqu’à 500 millions de tonnes de CO2 atmosphérique chaque année, notamment grâce à la photosynthèse réalisée par le phytoplancton…ce phénomène est chiffré, à lui seul, à 200 milliards de dollars par an. Pour Trevor Manuel, “Cette étude rend visible l’invisible et nous pouvons désormais voir et évaluer de façon plus claire ce que nous risquons de perdre si nous ne prenons pas de mesures pour protéger la haute mer“.
Si l’ampleur du travail est titanesque, le capitaine C. Moore découvreur du “7ème continent” avait estimé qu’il faudrait 79 000 ans pour nettoyer le Pacifique avec des filets conventionnels, des projets récents sont porteurs d’espoirs. C’est le cas du projet Boyan Slat, du nom du jeune hollandais à son origine, porté par l’association The Ocean Cleanup. Le but est de récupérer les déchets grâce à une méthode respectueuse des fonds marins, qui consiste à “ installer des bouées disposées en V, attachées au fond de l’océan (qui) attrapent et ramène passivement les déchets vers le centre, tout en permettant à la faune marine de passer librement par dessous“. L’étude de faisabilité menée à jugé le projet réaliste, réalisable, et efficace puisqu’il permettrait d’extraire la moitié des macro-déchets de l’océan d’ici 10 ans. L’association fédère déjà une centaine de chercheurs et de volontaires qui souhaitent passer rapidement de la théorie à la pratique.
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