Un rapport du CESE (Conseil économique social et environnemental) préconise un label AB qui pourrait facilement distinguer l’agriculture biologique, locale et équitable .
En effet les consommateurs sont souvent perdus devant l’abondance de sigles qui les inondent plutôt que de les renseigner: AOP, AOC, AB, Label Rouge… Les sigles présents sur nos produits sont souvent source de confusion. Appelés SIQO (pour Signes Officiels de la Qualité et de l’Origine), on rappelle les 5 labels couramment rencontrés : AOP ou AOC (Appellation d’origine protégée/contrôlée), IGP (Indication géographique protégée), Label Rouge, AB (Agriculture biologique) et STG (Spécialité traditionnelle garantie).
“Les consommateurs s’interrogent sur la qualité de l’alimentation et sont demandeurs d’un renforcement de la qualité sanitaire et d’une meilleure traçabilité des produits“, souligne Jean-Louis Joseph, membre du CESE et rapporteur du projet. “Les SIQO représentent plus d’un tiers en valeur de la production agricole nationale“, explique Jean-Louis Joseph en présentant son rapport à l’Assemblée mardi 19 juin 2018. “Ceci est d’autant plus important que les Français consomment pour 8,7 milliards de produits bio par an, et n’en produisent que pour 4 milliards d’euros, et donc il y a beaucoup de produits importés“, est alors souligné!
“Depuis 2009, les logos français “AB” et européen “Eurofeuille” coexistent en se référant au même cahier des charges“, écrit le CESE dans son rapport. L’Union Européenne avait alors autorisé cette redondance en raison de la meilleure notoriété du logo AB (connu par 98% de Français en 2015) par rapport à celle de l’Eurofeuille (connue de la moitié des Français en 2017). “La certification en agriculture biologique porte essentiellement sur des modes de production prenant en compte les aspects sanitaires et environnementaux (absences de traitements phytosanitaires, d’antibiotiques…) ainsi que des critères liés au bien-être animal“, explique le CESE, ce qui ne satisfait pas “le 1er critère d’achat alimentaire en 2017″, à savoir “un produit ‘fabriqué à proximité du lieu d’achat’“. “Les Français étaient les premiers créateurs en Europe des signes officiels de qualité, Le SIQO AB se détacherait ainsi de l’Eurofeuille au moment où le cahier des charges de l’Eurofeuille vient d’être remis à jour , privilégiant parfois un relâchement des critères requis.
Parmi les autres recommandations du CESE : imposer un objectif quantifié de produits SIQO dans la restauration collective publique, augmenter et pérenniser les aides publiques destinées à l’agriculture biologique, ou encore instaurer un cartouche standardisé sur les produits rassemblant au même endroit tous les sigles SIQO. “Les SIQO devraient comprendre des critères sociaux, environnementaux et sanitaires“,