Ce militant de la cause écologiste, l’écrivain Pierre Rabhi est mort, samedi 4 décembre, à l’âge de 83 ans. Auteur notamment de Vers la sobriété heureuse, il l’avait vendu à plus de 460 000 exemplaires. Son dernier essai , La Convergence des consciences (Le Passeur) a été publié fin 2016. Son rapport à la nature et au vivant est indissociable de son rapport au temps. “Le problème est surtout de savoir si nous sommes capables de changer les choses, de créer un autre espace-temps et de sortir du système esclavagiste qui nous est imposé“.
Il restera comme l’un des pionniers de l’agroécologie, qui vise dans le domaine agricole à régénérer le milieu naturel en excluant pesticides et engrais chimiques. Une méthode appliquée dès les années 1980 en Afrique subsaharienne, où il effectuera de nombreux séjours. Le moine bouddhiste Matthieu Ricard voyait en lui un « frère de conscience ».
Il a co-créé le mouvement Colibris (association fondée en 2007 qui mobilise « pour la construction d’une société écologique et humaine »). C’est ainsi qu’il a connu une certaine exposition médiatique en 2002, lors d’une éphémère candidature à la présidentielle, pour déjà « introduire dans le débat l’urgence écologique et humaine ». Seize ans plus tard, en 2018, il déclarait au Monde : « La solution ne passe pas par le politique, elle passe par l’élévation de la conscience ». Sans parti, militant de « la joie » plutôt que de « la décroissance », Pierre Rabhi rejetait catégoriquement la notion de « développement durable », « une niaiserie ajustée sur la croissance économique ».