Le collectif ‘Consommateurs pas cobayes’ a déposé le 9 février une plainte auprès de la France et de l’Union européenne pour «non-respect de la réglementation en matière d’accès à l’information sur les OGM», en vertu de la convention d’Aarhus de 1998 sur l’accès à l’information et la justice en matière d’environnement.
Cette plainte vise à obtenir l’étiquetage obligatoire de tous les produits alimentaires issus d’animaux nourris tout ou partie avec des aliments génétiquement modifiés.Le beurre, les œufs, le poisson et les autres aliments que nous consommons sont-ils issus d’animaux nourris aux OGM ? Un collectif réclame un étiquetage obligatoire des produits alimentaires, une revendication déjà ancienne au nom du droit des consommateurs à la transparence.
Depuis 1997, il est obligatoire d’indiquer la présence d’ingrédients OGM dans les produits alimentaires, ce qui a eu un effet largement dissuasif, notent les associations. En revanche les fabricants ne sont pas tenus de faire savoir si les animaux alimentant la composition ont eux-mêmes été nourris avec des OGM.
Question santé, les opposants aux OGM invoquent les incertitudes entourant l’impact de ces organismes. Et côté préservation des ressources de la planète, « les OGM ont des impacts considérables sur l’environnement », a insisté mardi Olivier de Schutter.
« En France aujourd’hui, les OGM sont tous interdits à la culture, mais ils sont autorisés à l’importation », notamment pour l’alimentation animale, rappelle la campagne OGM Transparence.
En France, l’alimentation industrielle notamment à base de soja et maïs est devenue une composante importante du régime des animaux d’élevage.
Or, environ 15 % de ces céréales et oléoprotéagineux sont importés, et surtout le soja (3,6 millions de tonnes importées en 2014 selon FranceAgriMer), qui vient du Brésil ou des États-Unis, connus pour leurs productions d’OGM.
Pour les viandes, mais aussi les produits laitiers ou tous aliments transformés issus de produits d’animaux nourris avec des OGM, l’étiquetage est « une nécessité pour permettre aux consommateurs de faire des choix économiquement et écologiquement responsables », fait valoir Bernard Astruc, coordinateur de Consommateurs pas cobayes!, créé en 2012 et porteur de la campagne.