Un message d’alerte est lancé par un médecin de PMI de l’Ile de France devant le constat d’une augmentation significative de troubles du comportement d’enfants trop exposés aux écrans dans quelque lieu et de quelque nature que ce soit.
Les outils numériques ont envahi nos vies. Smartphones, tablettes, télévisions connectées, les écrans sont omniprésents. Trop pour les jeunes enfants, exposés de plus en plus tôt à la force de l’image au détriment de leur développement naturel.
Problèmes de langage, de dextérité, de relations aux autres, la liste s’allonge quant aux conséquences de laisser son enfant trop longtemps devant une tablette ou un téléphone. “Je ne parle pas d’enfants qui regardent la télévision une heure par jour ! La plupart de ceux qui me sont adressés passent au moins six heures par jour devant des écrans, précise Anne-Lise Ducanda: “Certains n’arrivent pas à parler, à encastrer trois cubes ou encore à tenir leur crayon.La tablette et le smartphone ont une connotation « nouvelles technologies » très valorisante. L’enfant sur la tablette ou le téléphone parait « doué, en avance » et vivre avec son temps… »
Elle estime qu’une sur exposition aux écrans empêche une stimulation adaptée et nécessaire au développement du cerveau (manipulation de jouets, interactions humaines, etc…) et inhibe les connexions cérébrales.
Les troubles sont plus graves qu’il y a 15 ans et disparaissent dans la majorité des cas quand les parents arrivent à ‘déconnecter’ leurs enfants.”
Grâce aux tablettes, qui proposent de nombreuses applications éducatives pour apprendre les couleurs ou l’anglais par exemple, les parents ont parfois trouvé la “tétine d’aujourd’hui”, s’inquiète la Dre Anne-Lise Ducanda, qui réclame une vaste campagne de prévention adossée à de nouvelles études scientifiques pour démontrer le lien possible entre les écrans et les troubles du comportement. Un autre élément semble confirmer son intuition concernant les liens entre la surconsommation d’écrans et l’apparition de troubles du spectre autistique. Lorsque l’exposition aux écrans est réduite de façon drastique, les symptômes de l’enfant disparaissent. Anne-Lise Ducanda a donc modifié son appréhension du problème. Avant elle orientait les enfants en première intention vers un service hospitalier et/ou un CMPP /CMP. Dans la grande majorité des cas, un TSA était bien diagnostiqué et il était très rare de voir émerger une maladie génétique. Aujourd’hui elle essaie d’abord de convaincre les parents de modifier leurs usages des écrans, et surtout celui de leur enfant.
Ce constat fait suite à des travaux préalablement menées par plusieurs chercheurs en neurosciences en particulier aux USA sur les impacts de la télévision d’abord chez les enfants comme le Pr Desmurget ou des réfexions avancées par le Pr Bensayac.