Les STEP peuvent-elles traiter les micropolluants ?
Si les stations d’épuration actuelles, fonctionnant sur le principe des boues activées (des bactéries dégradent la matière organique, ce qui aboutit à la formation de boues) sont efficaces pour traiter les matières en suspension, le carbone, l’azote, le phosphore, elles le sont nettement moins pour répondre à la problématique des micropolluants.
Le projet AMPERES a ainsi évalué à moins de 30% l’élimination des pesticides polaires (glyphosate, AMPA, diuron) et de quelques produits pharmaceutiques.
La Directive Cadre sur l’Eau européenne a redéfini les critères de qualité des cours d’eau pour plusieurs substances. « On n’est plus au niveau de paramètres globaux comme la DBO ( demande biochimique en oxygène), les matières en suspension ou l’azote total, mais on est au niveau des molécules elles-mêmes, à des concentrations assez faibles, du ng/L au µg/L ».
S’il existe des solutions techniques pour améliorer l’élimination des différentes familles de micropolluants, comme l’a étudié le projet ARMISTIQ, cela se répercutera sur la facture des consommateurs et ne fait que déplacer la problématique.
En effet, en plus de la toxicité des micropolluants non éliminés qui se pose notamment pour les métaux lourds résistants à tous les traitements envisagés, qu’en sera-t-il de la toxicité des sous-produits générés par ces nouveaux procédés ? C’est la raison pour laquelle il faut s’orienter vers la réduction de la pollution à la source.
Le site pilote de Bellecombe, dans les Alpes, a été choisi pour caractériser d’une part les effluents hospitaliers et leurs impacts en station d’épuration urbaine (projet IRMISE Arve aval , concernant l’aval du bassin versant de l’Arve et la nappe du genevois), et d’autre part les risques liés aux rejets de médicaments, biocides et détergents ainsi que les leviers d’action (projet RILACT).