Les chercheurs épidémiologistes de l’Université de Harvard ont suivi depuis 1988 les rythmes de travail et l’état de santé de près de 75.000 infirmières américaines de la cohorte Nurses’ Health Study.
Ils n’ont pas suivi d’autres professions, réduisant ainsi le risque de biais lié à la nature du travail effectué. Ils ont également exclu de cette cohorte 10.000 femmes qui avaient déjà des maladies cardio-vasculaires ou des cancers, ce qui aurait pu fausser les résultats. Ils ont considéré que les infirmières travailler “de nuit” dès lors qu’elles travaillaient au moins 3 nuits par mois en plus de jours ou de matinées.
Selon leur résultats, dès six ans de travail de nuit, l’effet néfaste de ce décalage se fait sentir selon une autre étude publiée dans l’American Journal of Preventive Medicine.
On sait que le travail de nuit ou avec des horaires changeants (“travail posté”) est déjà suspecté de jouer un rôle dans divers problèmes de santé. Les participantes qui ont travaillé de nuit durant 6 à 15 ans étaient exposées à un risque accru de 11 % de mortalité, toutes causes confondues. Leur risque de maladie cardiovasculaire est lui accru de 19 à 23 % (et de 23 % pour celles qui ont œuvré plus de 15 ans).