Depuis plus de cinquante ans, on constate une augmentation des populations de tiques en Europe, qui s’accompagne d’une propagation plus importante des maladies qu’elles véhiculent, dont la maladie de Lyme qui fait la une des journaux.
Plusieurs facteurs ont été avancés pour expliquer les raisons de cette situation : changement climatique, modification des écosystèmes souvent induits par l’homme etc..
En Europe, les tiques les plus concernées par cette augmentation de population sont Ixodes ricinus et à un degré moindre, la tique Dermacentor reticulatus. Or Ixodes ricinus est la tique la plus abondante de l’hémisphère nord. Elle se nourrit exclusivement de sang sur des hôtes très variés : petits et grands mammifères, oiseaux et même des reptiles… Cette variété a besoin d’une forte hygrométrie et d’une température d’au moins 5 °C pour être active. Elle se développe dans la végétation, principalement dans les forêts, mais aussi dans les zones végétalisées en ville. Elle vit dans l’humus et les litières de feuilles, passant son temps à monter sur les herbes pour chasser à l’affût puis à redescendre au sol pour se réhydrater.
Dans notre pays, la prolifération des tiques a pu être favorisée par la modification des paysages : la forêt occupe aujourd’hui 31 % du territoire (67 % des peuplements sont constitués de feuillus). Or le développement des infrastructures routières, de l’agriculture intensive (nouvelles dimensions des exploitations agricoles) et de l’urbanisation ont conduit à une fragmentation du paysage. En concentrant davantage d’animaux sur une surface restreinte, cela constitue des espaces favorisant non seulement le développement des tiques, mais aussi celui d’autres maladies véhiculées par la faune sauvage.
Les tiques sont strictement hématophages : elles se nourrissent de sang uniquement. Leurs hôtes privilégiés sont les cervidés, notamment les chevreuils et les suidés comme le sanglier, l’homme est un hôte accidentel.
Pour plus de détails : Travaux de Nathalie BOULANGER, enseignante-chercheuse, UR7290 : virulence bactérienne précoce, responsable groupe Borrelia, Université de Strasbourg