Après 38 ans de privatisation, la reprise en régie publique de la production et la distribution d’eau potable du Grand Lyon ont été actées par la Métropole lors du dernier conseil et prépare ainsi l’après 2023, date d’échéance de la délégation de service public à Veolia. Promesse de campagne des écologistes, la métropole de Lyon va reprendre la main sur la gestion de son eau potable. La nouvelle majorité métropolitaine lance le chantier : une régie publique sera donc chargée, dès le 1er janvier 2023, de produire et de distribuer les 245.000 m3 d’eau nécessaires chaque jour à l’agglomération et à ses 1,2 million d’habitants.
Cette eau pour 90 % de l’approvisionnement, provient du champ captant de Crépieux-Charmy, sur 370 hectares . Même si la Métropole dispose d’une ressource de secours de 150.000 m3 avec le Lac des Eaux Bleus, « la dépendance est trop forte et crée une situation de fragilité ». Les projections estiment qu’il faudrait 40 à 250 millions d’euros d’ investissements nécessaires pour la diversification et la sécurisation de la ressource.
L’objectif : une meilleure “préservation de la ressource” et non une baisse des tarifs, “Il n’y aura pas de changement tarifaire, dans un premier temps du moins, à l’exception d’une tarification sociale et solidaire ayant pour objectif que les premiers mètres cubes soient gratuits pour les plus précaires”, a indiqué Le Président Bruno Bernard. Cela permettra aussi de « limiter la surconsommation » d’une ressource de plus en plus prisée même si la ville est traversée par deux « fleuves ». “Les bénéfices dégagés devraient servir, selon la municipalité, à intensifier la lutte contre les fuites du réseau ou à engager des actions pour réduire l’usage des pesticides par les agriculteurs proches du site de captage.”
Lyon rejoint ainsi par sa gestion de l’eau Grenoble, Paris , Brest, et Rennes ; ainsi la part de la population française desservie par une régie publique est remontée de 28 à 40 %. C’est 80 % au niveau européen.