La diffusion massive sur les réseaux sociaux d’images des océans et de la faune marine étouffant sous les déchets et le lancement de certaines initiatives telles que les “Plastic Attacks” – des rassemblements de consommateurs qui entassent leurs emballages à la sortie d’un supermarché – commence à susciter des réponses politiques dans le monde.
Selon l’association WWF, l’Europe seule rejette, chaque année, jusqu’à 500 000 tonnes de plastique, et jusqu’à 130 000 tonnes de « microplastique » (des morceaux de moins de cinq millimètres), ceux qui menacent plus encore la faune marine. Ces petits bouts sont, par exemple, ingérés par les poissons ou des espèces marines comme la tortue de mer.
Rapportés aux 31 millions de secondes que contient une année, les Européens seuls rejettent jusqu’à quinze kilos de plastique dans la mer et quatre kilos de microplastique… chaque seconde.
La Commission européenne veut ainsi réduire drastiquement l’utilisation d’objets à usage unique, du coton-tige au matériel de pêche.Qu’en est-il en France après l’exigence de la disparition des sacs plastiques à usage unique, ils ont été par exemple interdits cette année au Chili et en Nouvelle-Zélande, comme c’est déjà le cas en France pour ceux qui ne sont pas compostables.
Le secteur reste néanmoins florissant : la production mondiale de plastique a progressé de plus de 40% en deux ans, avec l’emballage comme premier débouché. Selon l’organisation PlasticsEurope, qui représente les producteurs européens de matières plastiques, la France figure parmi les lanternes rouges européennes du recyclage des emballages en plastique, avec un taux de recyclage d’à peine plus de 20 %, contre une moyenne européenne de près de 41 %.
Emmanuel Macron avait promis pendant sa campagne d’arriver à 100% de recyclage des plastiques d’ici 2025 en France. Dans cet objectif le gouvernement français entend mettre en place à partir de l’an prochain un système de “bonus-malus” pour généraliser le recyclage du plastique, donc passer par le portefeuille des consommateurs, en pleine vague mondiale de réglementation du secteur.
“Demain, quand il y aura le choix entre deux bouteilles, l’une fabriquée en plastique recyclé et l’autre non, la première sera moins chère”, a déclaré Brune Poirson, secrétaire d’Etat à la Transition écologique et solidaire, dans un entretien au Journal du dimanche (JDD). Début 2019 (…) nous préciserons la liste des produits à usage unique que nous voulons interdire » et cette suppression des « usages superflus ou substituables » sera mise en œuvre « d’ici au 1er janvier 2020 », annonce la secrétaire d’Etat. Dans cet entretien, Brune Poirson rappelle également que le plan du gouvernement en faveur du recyclage des plastiques passera par une baisse de la TVA sur le recyclage et la hausse de la TGAP (taxe générale sur les activités polluantes) sur l’enfouissement, comme avait annoncé le premier ministre Edouard Philippe, en avril.