Parallèlement aux inquiétudes sur les conséquences sanitaires de la pollution intérieure où nous passons 80% de notre temps, un marché de l’épuration domestique a vu le jour, qui génère aujourd’hui un chiffre d’affaires annuel de 170 millions d’euros. En quelques années, trois familles ont émergé: les dispositifs qui détruisent ou piègent les polluants, les matériaux de construction ou de décoration qui revendiquent des propriétés dépolluantes et les sprays qui vantent leurs propriétés assainissantes.
Eh bien une nouvelle étude de l’ANSES publie un avis qui va permettre de faire un choix en connaissance de cause. Selon elle «Pour prévenir des risques liés à une mauvaise qualité de l’air intérieur, il convient en premier lieu de limiter toutes les sources de pollution pouvant affecter la qualité de l’air intérieur [et de] ventiler et aérer.» Pire, certains dispositifs rajoutent des polluants à un air déjà fort chargé (voir encadré), prévient l’Anses, qui préconise d’informer la population des risques potentiels d’une dégradation de la qualité de l’air intérieur lors de l’utilisation de certains appareils d’épuration. Avis aux asthmatiques, friands de dispositifs utilisant des huiles essentielles ou pouvant générer de l’ozone.
Les revendications d’efficacité sont assez hétérogènes et peuvent cibler une substance spécifique ou un mélange de polluants. Elles portent principalement sur les composés organiques volatils (COV) (75%), les virus, bactéries et moisissures (68%), les particules (58%) et les allergènes (pollens, acariens) (54%). Certaines concernent plus génériquement la fumée de cigarette, les odeurs, ou «les polluants de l’air».
Conclusion : non contents d’être peu efficaces contre les polluants qu’ils prétendent éliminer, certains dispositifs rajoutent des molécules à une ambiance intérieure déjà très toxique.