L’utilisation des bactériophages pour lutter contre l’antibiorésistance est une voie prometteuse.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) pousse un cri d’alarme à propos de la tuberculose ; le choléra réapparaît à Haïti. Pendant ce temps, en France comme partout dans le monde, des amputations ont lieu quotidiennement du fait d’impasses thérapeutiques. Et pourtant nous sommes, en France, à la fin de notre troisième plan Antibiotiques sans avancée conséquente. Les antibiotiques gardent une place prépondérante dans la lutte contre les maladies infectieuses aux côtés de l’hygiène et des vaccins. Mais cela reste insuffisant: aussi de nouvelles (ou anciennes voies) ne sont-elles pas à explorer ?
Une voie « nouvelle », dont la découverte aura bientôt 100 ans, est négligée par les pouvoirs publics au plus haut niveau : l’utilisation des bactériophages en thérapeutique antibactérienne, à savoir, la phagothérapie. Pourquoi ? Quelques réponses viennent tout de suite à l’esprit : ces agents naturels, des virus, présents en nous et peuplant notre environnement, représentent la partie la plus importante du monde vivant, 100 fois plus que les bactéries. Mais ces biomédicaments (considérés comme tels par l’Agence nationale de sécurité des médicaments et l’Agence européenne du médicament) ne sont pas brevetables: en serait-ce la raison de leur manque d’intérêts pour les autorités?? Nous sommes en droit de nous interroger si elles ont fait leur preuve.