Les contrôles de qualité des eaux révèlent de plus en plus de situations de dépassement des limites de qualité réglementaires nécessitant des mesures de gestion avant distribution. Afin de répondre à ces enjeux, la Direction générale de la santé (DGS) a saisi l’Anses pour définir une méthodologie permettant d’identifier les métabolites pertinents réglementés par la directive relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine (EDCH). L’Anses propose ainsi aux autorités de gestion une méthode pour identifier, parmi les métabolites de pesticides, ceux qui devront faire l’objet d’une attention prioritaire au regard des enjeux sanitaires associés à la consommation de l’eau de boisson.
La présence des résidus de pesticides et de leurs métabolites dans l’eau potable est encadrée par une directive européenne 98/83/CE, déclinée en droit national, incluant un suivi permanent de la qualité sanitaire de l’eau de consommation. Cette directive européenne fixe des limites de qualité (qui ne correspondent pas à des seuils sanitaires) pour les pesticides et leurs métabolites pertinents : 0,1 µg/L par substance individuelle et 0,5 µg/L pour la somme de ces molécules.
En effet les pesticides peuvent se dégrader en métabolites, en fonction de leurs caractéristiques et des conditions physico-chimiques qu’ils rencontrent. Ces métabolites peuvent s’accumuler dans les différents compartiments de l’environnement : sols, eaux de surface et eaux souterraines, sédiments, plantes, atmosphère, et sont susceptibles de contaminer les ressources en eau, voire les eaux destinées à la consommation humaine (EDCH).
Pour protéger la santé humaine, le contrôle sanitaire de la qualité des EDCH mis en œuvre par les Agences régionales de santé (ARS) a évolué en termes de nombre de substances recherchées et en terme de performance des méthodes d’analyse. Ainsi, en France, ce sont près de 700 substances et une quarantaine de métabolites (2) qui font l’objet de contrôles périodiques dans les EDCH.
Pour les métabolites évalués « pertinents », les limites de qualité en vigueur (0,1 µg/L et 0,5 µg/L) continueront de s’appliquer. Pour les métabolites évalués « non pertinents pour les EDCH », l’expertise a proposé une valeur seuil adaptée (0,9 µg/L), en s’appuyant sur le seuil de préoccupation toxicologique (« threshold of toxicological concern » ou TTC EFSA/OMS 2016).