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Perturbateurs endocriniens: enjeu de santé public au Sénat

Rapport d’information de Mme Patricia SCHILLINGER et M. Alain VASSELLE, fait au nom de la commission des affaires européennes n° 293 (2016-2017) – 12 janvier 2017
 Les perturbateurs endocriniens sont des substances qui affectent le fonctionnement du système hormonal et sont responsables du développement de nombreuses maladies comme le cancer du sein ou de la prostate. Les femmes enceintes et les jeunes enfants sont les personnes les plus vulnérables.

Ces substances sont d’autant plus dangereuses qu’il est difficile de s’en prémunir. En effet, on les utilise dans différents produits comme les matières plastiques, les produits phytopharmaceutiques ou les cosmétiques. De fait, on les retrouve dans l’alimentation, l’eau potable ou l’air.

Avec deux ans et demi de retard et après une condamnation pour manquement par le Tribunal de l’Union européenne, la Commission européenne a proposé, le 15 juin 2016, des critères scientifiques permettant d’identifier une substance comme perturbateur endocrinien dans les produits phytopharmaceutiques et les biocides.

Ces propositions suscitent beaucoup d’inquiétudes tant des associations de défense de la santé que des secteurs économiques concernés. Le présent rapport analyse les propositions de la Commission européenne et formule des recommandations pour une application proportionnée du principe de précaution afin de protéger la santé publique.

Enquête sur les céréales pour muesli

Générations futures vient de réaliser une nouvelle enquête pour rechercher des perturbateurs endocriniens  pesticides :Générations Futures pointe la présence de résidus de pesticides dans des mueslis aux fruits non bio. Elle dresse ainsi un constat inquiétant sur nos céréales du matin.

7ème Enquête EXPPERT 7 : EXposition aux Pesticides PERTurbateurs endocriniens :

Quelles expositions aux pesticides perturbateurs endocriniens au quotidien ?

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Dans cette enquête, l’association a demandé à un laboratoire d’analyser 15 mueslis et produits assimilés non bio et 5 bio, achetés dans des supermarchés dans les Hauts-de-France.

Bilan : aucun résidu n’a été trouvé dans 5 échantillons de mueslis bio. En revanche, les céréales non bio contiennent entre 6 et 14 résidus de pesticides (9,4 en moyenne), dont la moitié est soupçonnée d’être des perturbateurs endocriniens: Un fongicide utilisé en viticulture, le pyriméthanil, a été détecté dans tous les échantillons non bio analysés, et est “classé cancérigène possible” aux Etats-Unis.. Pourtant, Générations futures tempère ces résultats en précisant que, pour une consommation de 50 à 100 grammes par jour de produit, “aucune dose journalière admissible” ne semble être dépassée (la dose journalière admissible étant la quantité de substance chimique que l’on peut ingérer par jour, au cours de sa vie, sans risque appréciable pour sa santé).

A titre préventif et si les mueslis sont consommés par des jeunes enfants, mieux vaut que les parents privilégient les céréales bio ne contenant pas de pesticides.”

Le rapport EXPPERT 7

Etude INVS et Fivnat

L’Institut de veille sanitaire (InVS) et  l’association « Fivnat » ont coproduit le 24 février dernier une étude dans la revue « reproduction » mettant en évidence une forte baisse de la concentration de spermatozoïdes – de près d’un tiers sur une période de seize ans ce qui avait déjà été constatée au niveaunational.

L’Aquitaine et le Midi-Pyérénées présentent un déclin plus marqué que la moyenne.

Pour les auteurs, ces résultats renforcent l’hypothèse d’un effet d’une exposition environnementale à des perturbateurs endocriniens. Ces deux régions ont en effet une forte vocation agricole et la population y est particulièrement exposée aux pesticides. Des résultats de la même équipe, rendus publics voilà un an, avaient déjà montré une baisse générale de la qualité du sperme des Français. Celle-ci s’érode à une vitesse remarquable. Entre 1989 et 2005, la concentration en spermatozoïdes a chuté d’un tiers. Si l’érosion se poursuit à ce rythme, la moyenne française sera au seuil d’infertilité d’ici moins de trente ans.

L’apport de cette nouvelle publication est d’opérer une discrimination régionale, pour tenter de déterminer des causes à ce déclin. Ce travail s’inscrit dans la continuité de l’étude réalisée par l’Institut et publiée en décembre 2012 dans la revue Human Reproduction. Cette première étude concluait à un déclin de la qualité du sperme en France (concentration et morphologie des spermatozoïdes) dans un échantillon proche de la population générale entre 1989 et 2005. Cette étude était innovante par rapport aux éléments disponibles antérieurement à ce sujet en France, du fait notamment de l’échantillon étudié (26 609 hommes),couvrant la totalité du territoire métropolitain sur une période importante (17 ans).

Réalisée à partir des données de la base Fivnat, dans laquelle ont été enregistrées, jusqu’en 2005, les tentatives d’aide médicale à la procréation (AMP) en France, la nouvelle étude porte sur le même échantillon et la même période que la première étude, et fournit, pour la première fois, un éclairage au niveau régional (21 régions de France métropolitaine – hors Corse -).

La similarité globale des tendances observées d’une région à l’autre plaide en faveur de l’intervention d’un facteur qui aurait affecté la population dans sa quasi-totalité. On peut ainsi évoquer notamment un rôle de l’exposition croissante de la population aux perturbateurs endocriniens depuis les années 1950. Les régions dans lesquelles les tendances à la diminution de la concentration et de la qualité morphologique sont les plus marqués sont en outre des régions présentant une forte activité viticole pouvant être à l’origine d’expositions professionnelles ou environnementales aux pesticides.