Tous les ans, le Global Footprint Network évalue le jour à partir duquel l’empreinte écologique de l’humanité dépasse la capacité écologique de notre planète.Cette année, l’Overshoot Day ou « jour de dépassement » a été atteint le lundi 8 août, soit 5 jours avant l’année précédente. Cela signifie qu’en moins de huit mois, l’humanité a consommé l’ensemble des ressources que la planète peut produire en un an..
Si nous vivions dans un monde idéal, à partir de ce lundi 8 août, aucun humain ici-bas ne consommerait plus rien : ni eau, ni fruit, ni légume, ni viande, ni quoi que ce soit. Et il n’émettrait plus un gramme de gaz à effet de serre. Dans un monde idéal, cette diète durerait jusqu’au 31 décembre, afin que la planète Terre ait le temps de se régénérer.Et les 21 semaines qui nous séparent de 2017 sont “en trop” pour les ressources que la Terre a à nous offrir.C’est ce concept qu’essaie de répandre, via une campagne, deux ONG : le Global Footprint Network et le WWF.
Nous, humains, devons cesser de griller des cartouches irremplaçables. D’autant que ce grignotage ne fait que s’aggraver depuis 1986, année où la Terre nous donnait exactement ce dont elle disposait (où l’Overshoot survenait donc le 31 décembre). “En 1990, l’Overshoot Day survenait le 7 décembre.
En 2000 il y a 15 ans, c’était le 1er novembre, ce jour à partir duquel les hommes vivaient à crédit était de 8 semaines…. En 2010, c’était le 21 août et aujourd’hui le 8 août. L’aggravation des choses est patente”, détaille Arnaud Gauffier, responsable de cette campagne au WWF.
Le coût de cette surconsommation est chaque jour plus évidente : pénuries en eau, désertification, érosion des sols, chute de la productivité agricole, surexploitation halieutique, déforestation, disparition des espèces, et enfin augmentation de la concentration de gaz carbonique dans l’atmosphère. Or cette augmentation de la concentration en CO2 dans l’atmosphère amplifie chacun de ces autres constats.
Mais comment notre planète, écosystème fini, peut-elle donner plus que ce qu’elle a, donc, d’une certaine manière, donner ce qu’elle n’a pas ? C’est bien simple : elle s’épuise à ce petit jeu. Une espèce de poisson trop pêchée (qui, donc, n’a pas le temps de se reproduire), une espèce d’arbre trop coupée (qui n’a pas le temps de repousser) finit logiquement par se raréfier et disparaître.
La Terre a de moins en moins d’arbres, de poissons à nous offrir et, l’excès de gaz à effet de serre crée un dysfonctionnement gravissime : le réchauffement climatique. Malgré les COP 20, 21, 22, les choses ne s’améliorent pas vraiment.
Nos sociétés doivent avancer vers de nouveaux modèles à plus faible empreinte, qui présentent d’ailleurs de nombreux co- bénéfices environnementaux, sociaux et économiques.