La Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a publié son dernier rapport qui analyse les plans d’actions nationaux climatiques, appelées NDC ouCDN.
Il en ressort l’alerte du secrétaire général de l’ONU António Guterres : « Le monde est sur une voie catastrophique », s’est il exprimé, le 17 septembre, après avoir évalué les engagements climatiques des 191 pays signataires de l’Accord de Paris.
« Nous avons besoin de 45 % de réduction des émissions d’ici à 2030, pour atteindre la neutralité carbone d’ici le milieu du siècle… Il est clair que chacun doit assumer ses responsabilités », a -t-il ajouté « Les pays du G20 représentent 80 % des émissions mondiales. Leur leadership est plus que jamais nécessaire. Les décisions qu’ils prendront maintenant détermineront si la promesse faite à Paris est tenue ou rompue » et ce avant la conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP 26) en novembre prochain à Glasgow, en Écosse.
Le rapport de la CCNUCC comprend les NDC « nouvelles ou actualisées » de 113 pays, qui représentent environ 49 % des émissions mondiales, y compris les pays de l’Union européenne et les États-Unis. Les plans climatiques actuels de ces 113 pays mènent à une diminution de 12 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2030 par rapport à 2010, a précisé la CCNUCC
Parmi les pays du G20, l’Argentine, le Canada, l’Union européenne, le Royaume-Uni et les États-Unis ont, à ce jour, renforcé leurs objectifs de réduction des émissions pour 2030, selon la Fondation européenne pour le climat. En revanche, la Chine, l’Inde, l’Arabie saoudite et la Turquie (collectivement responsables de 33 % des émissions dans le monde) n’ont pas encore soumis de NDC actualisées.
A cette occasion, l’ONG Oxfam tire la sonnette d’alarme sur les financements alloués pour l’action climatique dans les pays en développement.
Lors de la COP 15 à Copenhague, en 2009, les pays développés s’étaient engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 en faveur des pays en développement afin de s’adapter au changement climatique et réduire leurs émissions. Cet objectif « a été réitéré et prolongé jusqu’en 2025 », rappelle l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). « Au regard des engagements actuels », Oxfam estime que « les pays riches ne tiendront pas leur promesse et n’atteindront que 93 à 95 milliards de dollars par an d’ici à 2025, cinq ans après la date fixée ». L’ONG redoute que les pays vulnérables puissent « se voir privés de 68 à 75 milliards de dollars au total au cours de cette période de six ans ».
Oxfam demande que la moitié des financements soit alloué à l’adaptation au changement climatique. Or, selon l’OCDE, en 2019, seulement 25 % lui ont été consacrés. « Nous estimons, au vu des promesses existantes des pays donateurs, qu’environ un quart seulement (26 à 27 milliards de dollars) des financements climat en 2025 sera consacré à aider les pays en développement à renforcer leur résilience et à s’adapter à l’aggravation des impacts climatiques ».