Les nanomatériaux entrent désormais dans la composition de nombreux produits de la vie courante : les aliments, les médicaments, les produits de construction, les cosmétiques… Les caractéristiques physico-chimiques particulières des nanomatériaux (taille, morphologie, caractère soluble, etc.) sont mises à profit dans de nombreux produits manufacturés, ainsi ils soulèvent toutefois de nombreuses questions sur les risques sanitaires qu’ils peuvent entraîner, aussi bien pour la santé humaine que pour l’environnement, d’autant plus que la construction de l’encadrement réglementaire de leur utilisation n’est pas aujourd’hui achevée.
D’après le règlement 1169/2011 relatif à l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires, la présence de nanomatériaux dans les produits alimentaires doit également être signalée par la mention [nano] sur l’emballage.
Malgré ces obligations, la traçabilité des nanomatériaux dans le domaine de l’alimentation reste encore aujourd’hui incomplète et complexe et les plastiques et les nanomatériaux manufacturés présentent certains avantages mais les contaminations particulaires qui en sont issues peuvent avoir des conséquences néfastes sur la santé et les écosystèmes.
On estime aujourd’hui que 10 % de l’ensemble des plastiques produits depuis leur invention auraient terminé leur vie dans les océans. Ils peuvent flotter à la surface, être présents à différents niveaux de profondeur voire se déposer dans les fonds marins. À l’heure actuelle, les plastiques les plus retrouvés dans l’environnement sont le polyéthylène (composant des anciens sacs à usage unique par exemple), le polypropylène (composant des boites en plastique alimentaires) et le polystyrène (souvent utilisé comme dispositif de protection dans les emballages). L’ensemble des espèces vivantes, des plus petites comme le zooplancton, aux plus grandes comme les baleines, peuvent les ingérer. Compte tenu de leur forte présence dans les cours d’eau, les mers et les océans et de leur impact sur la faune et la flore aquatiques, les produits de la pêche ainsi que l’eau de consommation, les microplastiques sont des sujets d’étude de haute importance.
L’Anses mène donc des travaux afin d’évaluer la quantité et la nature des particules plastiques dans certains aliments, ainsi que le niveau d’exposition et le risque pour la santé de l’Homme.
Détails des enjeux et des travaux sur les nanomatériaux à l’ANSES