Que du plastique se retrouve dans l’océan n’est hélas pas une nouveauté.
Le microplastique de moins de 0,1mm de diamètre sert à la fabrication de produits tels que cosmétiques , mais il est aussi utilisé sous forme de granules de résine par l’industrie. Quasiment inexistant en 1950, ce sont plus de 250 millions de tonnes qui sont désormais produites chaque année, dont une partie atterrit dans la mer. Le plastique envahit nos vies : en 1950, on produisait 1,5 million de tonnes de déchets plastiques ; en 2020, on en produira 300 millions ! Or seulement 5% de ces déchets sont recyclés, tandis que 10% finissent dans l’océan, drainés par les pluies, les vents, acheminés par les eaux usées et les cours d’eau. On estime que 5 000 milliards de déchets en plastique flottent sur les océans du monde, alors qu’ils étaient inexistants en 1950. Ces débris plastiques flottants se fragmentent progressivement en particules plus petites qui finissent par devenir des éléments microplastiques ou même nanoplastiques. Dans l’océan, le plastique se décompose en des milliers de milliards de nanoparticules polluantes.
Les systèmes de filtrage n’étant pas adaptés, elles sont aujourd’hui très nombreuses dans l’océan, jusqu’à dépasser les quantités de plancton, et sont considérées comme de la nourriture parmi les animaux marins une fois dans l’eau. Cela soulève la question de leur impact potentiel sur une chaîne alimentaire – qui s’étend du plancton, filmé en train d’ingurgiter des fragments de matière plastique – jusqu’aux crustacés, au saumon, au thon et, en bout de chaîne, à l’homme, sans parler des baleines.
L’EFSA a mis en place une première initiative en vue de réaliser l’évaluation des risques potentiels pour les consommateurs associés aux microplastiques et aux nanoplastiques trouvés dans les aliments, en particulier dans les fruits de mer.
Pour l’instant, on ne dispose d’absolument aucune donnée sur les nanoplastiques dans les aliments mais, en revanche on a un peu plus d’informations sur les microplastiques, en particulier en ce qui concerne le milieu marin. L’observation révèle des concentrations élevées chez les poissons, mais vu que les microplastiques sont surtout présents dans l’estomac et les intestins, ils sont généralement extraits et les consommateurs n’y sont donc pas exposés. Par contre, dans les crustacés et les mollusques bivalves, comme les huîtres ou les moules, on mange le tube digestif ; dans ce cas-là, les consommateurs sont donc exposés dans une certaine mesure. On en a également signalé dans le miel, la bière et le sel de table.
Etude publiée le 23 juin : https://www.efsa.europa.eu/fr/efsajournal/pub/4501