En moins de huit mois, notre société humaine a déjà consommé toutes les ressources naturelles renouvelables que la planète peut produire en un an. L’organisation non gouvernementale Global Footprint Network réalise ce calcul depuis une vingtaine d’années qui chaque année arrive plus tôt.
Grâce à des données fournies par les Nations unies, elle compare l’empreinte écologique, qui mesure l’exploitation des ressources naturelles de la Terre par l’homme, avec la biocapacité de la planète, c’est-à-dire sa capacité à régénérer ses ressources et absorber les déchets, comme les émissions de gaz à effet de serre. L’ONG détermine ainsi le jour de l’année où l’empreinte écologique dépasse la biocapacité. Pour 2015, ce « jour de dépassement » est le 13 août.
Toujours plus précoce, cette date avance de trois jours par an, en moyenne, depuis 1970. En 2005, elle tombait début septembre et en 1975, fin novembre. Si nous arrivons à nous accorder en cette fin d’année lors de la COP 21 sur une réduction de 30 % de nos émissions de CO2, nous pourrons infléchir la courbe. » En 2030, le jour du dépassement serait alors repoussé au 16 septembre, au lieu du 28 juin si rien ne change.
Dorénavant on peut considérer qu’ faudrait 1,6 planète pour répondre au besoin de l’humanité, même si tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne. Les Chinois auraient besoin de 2,7 Chine pour répondre à leur besoin. Ce qui la place devant la France (1,4) ou l’Inde (2), mais derrière la Suisse (3,5) ou le Japon (5,5). Et demain, si la tendance se poursuit, il faudra 2 planètes pour répondre à nos besoins en 2030.
Face à ce constat inquiétant, les 195 pays qui participeront aux négociations climatiques auront-ils encore les moyens d’inverser la tendance ?
« C’est un cercle vicieux : notre mode de consommation dégrade les écosystèmes dont nous dépendons. Il rejette des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, et le réchauffement climatique aggrave encore la situation », alerte Diane Simiu, directrice des programmes du WWF France, organisation de protection de l’environnement.Elle met aussi l’accent sur la politique énergétique : « Les gouvernements doivent agir dès maintenant, en accélérant le déploiement des énergies renouvelables, en renforçant l’efficacité énergétique et en supprimant leurs subventions aux énergies fossiles. » Pour vivre à nouveau, un jour, dans les limites de notre planète.