Dans la poursuite du volet Biosurveillance mis en place dans le cadre du PNSE2 avait été conduit un volet périnatal en faveur de la cohorte Elfe qui a conduit à ces résultats.
Ce volet périnatal du programme national de biosurveillance que les ministères de la santé et de l’environnement ont demandé à Santé publique France de mettre en œuvre, afin d’avoir « une connaissance des niveaux d’exposition des femmes enceintes [aux polluants de l’environnement] et le mode d’imprégnation qui sont des enjeux majeurs de santé publique ».
Cette étude a été publiée mardi 19 décembre par Santé publique France (ex-Institut de veille sanitaire), quelques jours avant les agapes de fin d’année, elle montre que les femmes enceintes françaises sont surexposées à l’arsenic et au mercure (source d’exposition connue de l’arsenic et du mercure par les poissons ), et que cette « surimprégnation » (par rapport notamment aux Américaines et aux Canadiennes) « trouverait une explication dans la consommation plus élevée de produits de la mer en France ».
L’exposition prénatale à ces polluants est soupçonnée d’avoir des répercussions sur la grossesse (prématurité, malformations congénitales, petit poids à la naissance) et sur le développement et la santé de l’enfant (atteintes du système reproducteur, du métabolisme, du développement psychomoteur et intellectuel ou augmentation du risque de cancer).
L’étude a été conduite sur un échantillon représentatif de 4 145 femmes ayant accouché en 2011 en France continentale (hors Corse) à partir de prélèvements recueillis au moment de l’accouchement : sang de cordon, urines, cheveux et sérum. Une première partie des résultats, publiée en décembre 2016( Tome 1) avait déjà montré la présence de polluants organiques (bisphénol A, phtalates, pesticides, PCB ou composés perfluorés)à laquelle on peut ajouter désormais des métaux lourds comme le mercure et l’arsenic et un métalloide comme l’antimoine (mesurée par dosage urinaire chez 990 femmes enceintes). Cette imprégnation des femmes enceintes par l’antimoine augmente avec la consommation de tabac et la consommation d’eau embouteillée( antimoine utilisé dans la fabrication des plastiques). Ces associations sont cohérentes avec les sources d’exposition connues de l’antimoine.
Le Tome 2 du rapport présente les niveaux d’imprégnation par les métaux et métalloïdes (antimoine, arsenic, cadmium, césium, chrome, cobalt, étain, mercure, nickel, plomb, uranium, vanadium), ainsi que les déterminants de ces niveaux d’imprégnation. Les éventuelles variations temporelle et géographique des niveaux d’imprégnation par ces métaux et métalloïdes ont été étudiées par une comparaison avec les résultats d’études antérieures menées en France et à l’étranger.
Plus de détails sur les sites de Santé publique France
et
invs.santepubliquefrance.fr/Publications-et-outils/Rapports-et-syntheses/Environnement-et-sante/2017/Impregnation-des-femmes-enceintes-par-les-polluants-de-l-environnement-en-France-en-2011-Tome-2-metaux-et-metalloides