Euthanasie : 156 députés appellent à légiférer pour une “libre disposition” de son corps
156 députés ont signé une tribune en faveur de la légifération de l’euthanasie dans le journal Le Monde, prônant pour les malades la “libre disposition de leur corps“.
Nous reprenons l’article du Monde en question:Y aura-t-il dans les douze prochains mois une majorité suffisante à l’Assemblée nationale pour voter une loi autorisant une aide médicale active à mourir sous certaines conditions ? Deux ans après l’adoption de la loi Claeys-Leonetti instaurant un droit à la sédation profonde et continue pour les malades en phase terminale, le débat pourrait de nouveau avoir lieu dans l’Hémicycle avec un rapport de force inédit.
Dans une tribune publiée dans Le Monde mercredi 28 février, 156 députés, dont 122 étiquetés La République en marche (LRM), demandent qu’une nouvelle loi soit adoptée « sans délai ». « Il convient de donner aux malades en fin de vie la libre disposition de leur corps et, c’est essentiel, de leur destin. C’est pourquoi nous, députés issus d’horizons différents, proposons de légiférer en ce sens au cours de l’année 2018 », écrivent-ils.
Jamais jusqu’à présent les députés élus en juin 2017 n’avaient si massivement pris position en faveur d’une évolution de la législation. L’été dernier, ils n’étaient qu’une cinquantaine à avoir signé la proposition de loi en ce sens du député du Rhône Jean-Louis Touraine (LRM, ex-PS), également à l’initiative de la tribune. « La majorité du groupe parlementaire est pour », assure aujourd’hui l’élu, estimant que « les nouveaux députés sont moins dans la réserve que lors des mandats précédents ».
Les états généraux de la bioéthique, vaste concertation de six mois appelée à nourrir la révision de la loi bioéthique de 2011, ont débuté en janvier avec des débats potentiellement vifs dont cette question du suicide assisté: en effet trois pays proches de la France, la Belgique, les Pays-Bas, et le Luxembourg autorisent l’administration de médicaments mortels à des patients l’ayant demandé dans certains cas précis. En France, l’aide à mourir s’obtient déjà dans les hôpitaux auprès de médecins “courageux“, notent ces 156 députés, citant des chiffres de l’Ined estimant à 2.000 à 4.000 le nombre de personnes en phase terminale choisissant leur mort chaque année.
Rappelons que la loi Leonetti de 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie oblige la dispensation des soins palliatifs et indique que les traitements ne doivent pas être poursuivis par une “obstination déraisonnable” lorsque les soins sont inutiles ou n’ont “d’autre effet que le seul maintien artificiel de la vie” sans légaliser l’euthanasie active.