L’étude menée par l’équipe d’Olivier Chastel, du Centre d’études biologiques de Chizé (CEBC, CNRS) dans les Deux-Sèvres en collaboration avec le laboratoire LIENSs (Littoral Environnement Société, CNRS/université de La Rochelle) a étudiée la contamination au mercure qui altère la capacité reproductrice de certains animaux vivant dans des zones éloignées des activités humaines comme l’Artique et l’Antartique. Cette étude a été publiée dans la revue ECOLOGY.
Une analyse de la démographie de deux groupes d’oiseaux habitués à venir pondre chaque année dans les mêmes lieux a été menée par ces équipes de chercheurs et ceci sur une période de 10 ans.. L’une de ces espèces est celle des skuas antarctiques (Terre Adélie), l’autre des skuas subantarctiques (îles Kerguelen).
Le constat est le suivant : que ce soit en Terre Adélie ou aux îles Kerguelen, le mercure ne semble pas perturber la survie des individus, ni même leurs chances de reproduction. Il agit plutôt sur le succès reproducteur: les poussins engendrés par les individus les plus imprégnés ont moins de chances de survivre au-delà de quelques jours. La raison pour les chercheurs serait que le mercure, aurait des effets de perturbateur endocrinien, il «perturberait les hormones impliquées dans les soins parentaux». Les chercheurs sont parvenus à définir des taux de mercure au-delà desquels la contamination entraînerait un déclin démographique.
Selon eux , la situation demeure toutefois plus critique en Arctique, où l’«on a vu une baisse des effectifs de goélands au cours des années 1980-1990 du fait des PCB». Si ces polluants interdits sont en diminution, d’autres perturbateurs endocriniens sont venus les remplacer, dont les composés perfluorés. De quoi fragiliser un peu plus des espèces déjà confrontées à «de multiples menaces, dont le réchauffement climatique et le captage des ressources alimentaires par la pêche».