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Quelle empreinte écologique pour l’informatique ?

Nous constatons à chaque instant combien le numérique a pris de la place dans notre vie (smartphone, sms, applications, recherches Internet, jeux vidéo, consoles, streaming, cloud, etc..)

Or tous ces “avantages” qui sont à notre disposition fonctionnent grâce à l’utilisation de plus en plus efficientes des datas centers qui font la jonction entre les utilisateurs.

Rappelons que derrière la terminologie de “data center” (ou centre de données en français) se cache en réalité un lieu physique (pièce, voire bâtiment) regroupant des serveurs informatiques, jusqu’à  plusieurs milliers. Et qu’est-ce qu’un serveur ? Il s’agit d’un ordinateur mis en réseau (souvent directement sur internet) pour héberger des données, toutes les données quelque soit leur provenance et qui sont situés dans des bâtiments trés sophistiqués partout dans le monde. Désormais avec le cloud, tout a changé : on peut accéder à ses fichiers où que l’on soit. Cette dématérialisation entraîne dans son sillage de nouvelles pratiques, ainsi le stockage des données est alors externalisé par des sociétés spécialisées, qui se chargent des aspects opérationnels et matériels. tout en poursuivant la capacité des Data centers qui devrait être multiplié par 4 d’ici 2024!Comme le numérique pèse désormais de plus en plus lourdement dans l’économie, on comprend qu’un site de e-commerce (de plus en plus généralisé) souhaite réduire au plus bas la durée d’accès à son site.

Parlons alors des consommations énergétiques de ces prouesses technologiques alimentées électriquement, largement dissipées sous forme de chaleur, et donc nécessitant des moyens de refroidissement indispensables! En France, la consommation des data centers s’élevait à environ 3 TWh en 2015( la moitié étant utilisée pour la climatisation du matériel) , soit davantage que la consommation électrique de la ville de Lyon selon l’Union française d’électricité(UFE). C’est pourquoi  les géants du numériques se délocalisent de plus en plus dans les pays nordiques et recherchent de nouvelles alternatives pour trouver des techniques d’utilisation de la chaleur produite par ces centres de données.

Un récent rapport de Négawatt a détaillé la consommation de ce monde numérique et révèle que les terminaux qui donc sont donc notre matériel personnel ou professionnel ( ordinateur, téléphones, tablettes) consomment 2 fois plus que les serveurs et Data centers!

Et maintenant examinons le dernier maillon de la chaîne, c’est à dire les données mobiles (3G ou  4G) où encore nos boîtiers ADSL individuels. Selon certaines publications scientifiques, initialement mises en avant par nos confrères de GreenIT.fr, leur prise en compte ferait exploser le coût énergétique global du stockage de données à distance. Pour le numérique, cela revient à dire que même si le stockage de photos est moins énergivore dans un data center optimisé que sur sur un smartphone alimenté par batterie, il reste toujours la problématique de l’acheminement des données. Car le cloud démultiplie les flux de données ascendants (lors de l’hébergement des données sur le datacenter distant) et descendants (lorsque l’internaute souhaite les récupérer sur son appareil), qui sont  transmises ou téléchargées d’une façon où d’une autre.

Kerry Hinton, chercheur à l’université de Melbourne (Australie), a ainsi estimé en 2016 que 90% de la consommation électrique du cloud était attribuable… aux réseaux sans fil !  Ce dernier estime ainsi à 5,9 W le coût moyen (puissance électrique) de connexion au cloud en 3G, contre 3,1 W en WIFI et 2,5 W par un simple câble Ethernet. Un rapport qui s’élève ainsi du simple au double entre le câble et la 3G, alors que la 5 G est en train d’être promue.“Malgré des efforts de conception, nous avons évalué que la 4G consommait jusqu’à 23 fois plus d’énergie que le Wifi, et que cette technologie était encore plus énergivore que la 3G”, écrivent les chercheurs.

Et pensons à l’essor rapide de l’intelligence artificielle ( IA) qui doit de plus en plus s’ajouter à ces technologies quotidiennes alors qu’on annonce 20 à 50 % de la consommation mondiale d’électricité qui pourrait être due au numérique en 2030, indique Cédric Villani dans son rapport sur l’IA rendu public en mars dernier.

Alors que faire à titre individuel?  Afin d’éviter de saturer les serveurs distants : supprimer ses vieux courriels (et surtout ceux contenant de volumineuses pièces jointes), ou encore limiter son utilisation des services de streaming en ligne (Youtube, Deezer, Netflix…)

Tout le secteur du numérique est  on le voit ,très  gourmand (notamment à travers les besoins des serveurs du cloud), puisque il consomme déjà à 10% des ressources électriques mondiales.

Complément: “Pour une société numérique” : Le nouveau rapport du Shift sur l’impact environnement du numérique