Où sont les déserts médicaux en France ? C’est à cette question plus complexe qu’il n’y paraît que répond un travail de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) du ministère de la Santé.
Jusqu’ici, les données concernant l’inégalité d’accès aux soins selon la zone géographique n’étaient que parcellaires.
Le travail de collecte et d’organisation des données réalisé par Hélène Chaput et Noémie Vegier permet d’établir des définitions et une mesure communes pour s’attaquer à cette question sensible. Car le désert médical ne se définit pas seulement par la distance qui sépare un lieu d’habitation d’un centre de soin ou d’un cabinet médical. Ce critère est déterminant, mais ne donne aucune indication sur les besoins de la population dans telle ou telle zone selon l’âge moyen, ou encore de la disponibilité des médecins.En prenant en compte les nombreux paramètres pertinents pour définir ces zones désertiques, les auteures du dossier « Déserts médicaux : comment les définir ? Comment les mesurer ? » ont pu établir des cartes détaillées des problèmes d’accès aux soins en fonction de tel ou tel médecin. Selon les conclusions de ce rapport, “8 % de la population réside dans une commune sous-dense en médecins généralistes, au sens d’une accessibilité inférieure à 2,5 consultations par an et par habitant. Sur la période 2012-2015, on observe une légère augmentation de la population située en dessous de ce seuil, mais l’accessibilité des zones qui étaient en-dessous du seuil en 2012 s’est très légèrement améliorée.”
Pour lutter contre les déserts médicaux, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, évoque la possibilité que “des médecins détachés” assurent des consultations dans des zones sous dotées, de même elle souhaite également que la télémédecine soit déployée, “pour des consultations en dermatologie, en psychiatrie par exemple” et a annoncé que “des expérimentations auront lieu dans les prochains mois”.