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Le Cgedd s’inquiéte des moyens mis en œuvre pour le climat

Quatre ans après un premier audit, le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) confirme l’insuffisance des moyens mis en œuvre par la France pour diviser par 4 ses émissions de gaz à effet de serre.

C’est  la loi sur la transition écologique qui porte les orientations pour mettre en  œuvre la mise en application des orientations de l’accord sur le climat et l’avis du Ministère semble plus optimiste que celui du CGEDD.

Pour le 1er il est le suivant: «Cette loi fixe l’objectif d’atteindre 40% de renouvelables dans la production d’électricité d’ici 2030» (anticipant l’objectif du paquet Energie Climat 2030 européen); «la stratégie nationale bas carbone (SNBC) a été publiée en novembre 2015» (mais la programmation pluriannuelle de l’énergie -PPE- ne parle pas d’énergie nucléaire qui représente 40% de l’énergie primaire); lancement de 554 territoires à énergie positive; émission de 7 milliards d’obligations vertes. En résumé: «Ces résultats sont une force pour continuer à assumer un leadership sur l’application de l’Accord de Paris».

Le CGEDD a lui évalué  au cours de des 4 dernières années nos chances de l’atteindre, précisément, nos ‘objectifs de Paris’. Dit autrement, la France est-elle capable de diviser par 4 ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2050?

Rien n’est moins sûr. Certes, les auteurs reconnaissent que les temps sont désormais plus cléments qu’en début de mandat de François Hollande: entrée en vigueur de l’accord de Paris, stratégie européenne (toujours pas formellement adoptée par les 28), «y participent, ainsi que la LTECV et la SNBC». A cet éclaircissement du ciel réglementaire s’ajoutent les progrès de la technologie: diminution (non anticipée) du coût des énergies renouvelables et des moyens de stockage de l’énergie, notamment les INDC insuffisantes   ( contributions nationalement déterminées pour le climat)

Pour autant, les obstacles restent nombreux. Globalement, la concentration de GES dans l’atmosphère ne cesse de progresser, rendant toujours plus importants les efforts à produire pour stabiliser à 2°C. Résumées dans les INDC, les promesses faites par près de 200 Etats avant la COP 21 restent très insuffisantes.«Les INDC permettent de faire la moitié du chemin qui nous sépare de l’objectif des 2°C», rappelait le Directeur général du WWF”.

Le déploiement des énergies renouvelables se fait à un rythme bien trop lent. Pis, les réseaux de transport et de distribution d’électricité ne sont pas prêts à intégrer ces nouvelles sources de production d’énergie, souvent intermittentes.

Autre critique: la stratégie de décarbonation des transports (29%). Pour les spécialistes, on peut réduire les émissions en mettant sur le marché des carburants moins (ou pas) carbonés, en améliorant l’efficacité des véhicules et en proposant de nouvelles formes de mobilité. Or les deux dernières administrations ont tout misé ou presque sur le développement de la voiture électrique. Mais pas assez, au hasard, sur la fiscalité des carburants et du transport routier.

«Le secteur du bâtiment est très en retard par rapport aux ambitions affichées en matière de rénovation, il souffre de l’insuffisance de données fiables sur l’effet des rénovations effectuées et nécessite un accompagnement, voire quelques obligations», osent les auteurs.

Actualisation des analyses sectorielles du rapport du CGEDD n° 008378-01 de février 2013 relatif à la division par 4 des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050

Auteurs : Pascal Douard, Jean-Michel Nataf, Gilles Pipien, Alain Sauvant, CGEDD
Publié le 14 avril 2017


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