Quelques équipes dans le monde le soupçonnent l’aluminium d’être neurotoxique et de déclencher des réactions auto-immunes chez une petite partie de la population, peut-être génétiquement prédisposée.
Une théorie défendue en France depuis la fin des années 1990 par l’équipe du Pr Romain Gherardi, chef du service neuromusculaire à l’hôpital Henri Mondor de Créteil. Sous la pression de l’Association des malades de la myofasciite à macrophages, l’ANSM a alloué en 2013 la somme de 150.000 euros à son laboratoire pour explorer la piste d’une prédisposition génétique. Le document de l’ANSM aborde les effets neurotoxiques liés à l’aluminium observés chez la souris par l’équipe de recherche.“Nos travaux montrent que même injecté à faible dose dans des muscles de souris, l’adjuvant aluminique peut induire une accumulation d’aluminium à long-terme et des effets neurotoxiques”, nous explique Guillemette Crépeaux chercheuse à l’INSERM. Contrairement à une idée communément admise, même une faible dose pourrait provoquer des complications. La dose ne ferait donc pas le poison. “Dans l’ étude publiée en janvier 2017 dans la revue Toxicology, la dose la plus faible qui ait été utilisée chez la souris est de 200 microgrammes d’aluminium par kilogramme de poids corporel”.
Un des “résultats particulièrement innovants est surtout la mise en évidence d’un effet dose-réponse non linéaire en matière de neurotoxicité, les plus faibles doses étant sélectivement neurotoxiques (diminution de la locomotion, augmentation de l’aluminium cérébral).” L’équipe de recherche a en effet remarqué que certaines souris ont été moins actives et ont souffert de troubles du comportement.
**Dans un rapport non publié par l’Agence national de sécurité des médicaments, l’ANSM, des scientifiques pointent des effets neurotoxiques induits par la présence d’aluminium dans les vaccins chez la souris et explorent la piste de la prédisposition génétique.