En France, environ un million de citoyens ne bénéficient d’aucune mesure pour faciliter leur accès à l’eau potable ou pour en payer la facture s’ils sont démunis.
Ce million de citoyens oubliés comporte en premier lieu les personnes sans logement, sans branchement à l’eau, vivant dans la rue ou dans des cabanes, sous la tente ou dans des véhicules. Ils ont plus que quiconque des besoins élémentaires à satisfaire : manger, boire, se laver. Afin de préserver leur dignité, toutes ces personnes démunies devraient avoir à leur disposition au moins un point d’eau dans chaque commune. Elles devraient aussi pouvoir accéder à des toilettes gratuites et, si possible, à des douches.
La solution aux problèmes économiques de l’accès à l’eau pour tous consiste à maîtriser le coût du service public de l’eau, à moduler les tarifs et à distribuer des aides qui allègent le prix du service pour les usagers les plus démunis.
Une proposition de loi à ce sujet adoptée il a un an par l’Assemblée nationale a été rejetée le 22 février 2017 par le Sénat. Aussi faudra-t-il réexaminer la question dans le cadre de la nouvelle Assemblée nationale puisque cette proposition de loi concerne la satisfaction des besoins fondamentaux en eau et assainissement d’un million de personnes en France. Onze ans après la loi sur l’eau de 2006, il manque toujours les systèmes de solidarité qui aideront tous les ménages démunis à avoir de l’eau potable pour vivre dignement, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.
La future Assemblée nationale pourra traiter du droit à l’eau, des modalités de sa mise en œuvre et du recouvrement des coûts quand elle examinera dès 2018 les mesures législatives à prendre pour donner suite à l’expérimentation inscrite dans la loi Brottes.