L’alcool tétrahydrofurfurylique (THFA) est un solvant utilisé dans certains pesticides, divers produits de nettoyage, des teintures pour cuirs… mais aussi des dissolvants pour vernis à ongles. Considéré en Europe comme un irritant pour les yeux, ce composé organique serait également selon l’ANSES, toxique pour la reproduction.
L’Agence nationale de Sécurité sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES) a soumis à l’Union européenne une proposition de révision du classement CLP, le règlement relatif à la classification, de l’étiquetage et de l’emballage des substances et mélanges. Si cette recommandation est suivie par l’Agence européenne des Produits chimiques (ECHA), le THFA pourrait être reconnu comme toxique pour la reproduction.
Dans ce cas, son usage à destination professionnelle sera mieux encadrée. Son utilisation dans les produits cosmétiques quant à elle, pourrait être purement et simplement interdite. Selon l’Agence française en effet, cette substance « induit une atteinte testiculaire, caractérisée par l’atrophie (de ces derniers) chez le rat mâle, qu’il soit exposé par voie orale, cutanée ou par inhalation ». Même si un effet direct sur la fertilité humaine n’a pas été démontré, « les études existantes n’ont pas été considérées comme acceptables (par l’ANSES n.d.l.r.) pour exclure ces effets ».
Les consommateurs concernés
Jusqu’à présent, le THFA est seulement considéré comme un irritant oculaire au niveau européen. Il est utilisé dans de nombreux solvants de graisses, cires et résines. Plusieurs teintures et finitions de textiles et de cuirs en contiennent également. De nombreuses utilisations sont en fait réservées à des professionnels, mais ce solvant est également employé dans différents produits de consommation courante. Ainsi est-ce le cas de dissolvants pour les vernis à ongles comme nous venons de le voir, et de peintures à l’eau sous forme de spray.
Adressé à l’ECHA en décembre 2010, l’avis de l’ANSES est soumis à consultation publique sur le site de l’Agence européenne. Celle-ci a débuté le 25 novembre 2011 et se poursuivra jusqu’au 9 janvier 2012. Les commentaires seront ensuite étudiés par les experts de l’ECHA, qui statueront au plus tard en mai 2013.
Pour aller plus loin, consultez l’intégralité de l’avis de l’ANSES. Pour faire un commentaire, rendez-vous sur le site de l’ECHA.