Pour Serge Morand, biologiste et écologue, chercheur au CNRS et au Cirad, c’est l’homme et la façon dont il modifie l’environnement qui est en partie responsable de la crise sanitaire que nous traversons, comme le fait de produire “notamment en Amazonie, des protéines végétales pour nourrir des animaux en Europe qui seront réexportés ailleurs”.
Il ajoute : « Voilà plus de vingt ans que, chercheur, écologue de la santé, je me bats pour que nous prenions conscience de former un tout avec la nature. Pour satisfaire nos marchés dévorateurs, ces pays (émergents) se sont eux aussi lancés dans une course destructrice au productivisme, à la déforestation, aux pesticides. Comme je le prédisais, les hommes ont fini par créer les conditions d’émergence d’une nouvelle peste : le coronavirus.
Et qui accusons-nous ? Les animaux sauvages ! La chauvesouris ! Le pangolin ! Mais qui a poussé la chauve-souris, réservoir de virus, à quitter sa forêt pour venir souiller nos productions agricoles et répandre la peste moderne ?
Nous. Il est temps d’en finir avec le massacre de la faune sauvage, et de renouer avec notre vraie nature. La préserver, c’est préserver notre humanité, et notre santé”.
Ce ne sont pas les chauves-souris ni les pangolins qui sont à l’origine du Covid-19. La faune sauvage est mise en danger par nos liens avec nos animaux selon le biologiste : “Il y a un dysfonctionnement entre la faune sauvage et l’homme, et aussi les animaux domestiques.” Un credo qu’il développe dans son livre “L’homme, la faune sauvage et la peste” publié récemment chez Fayard.