La revue “Santé et travail “de janvier 2013 rapporte un enquête exclusive sur l’utilisation de composants pouvant être dangereux pour les agents des centraux téléphoniques sans qu’ils en soient informés.
Des années durant, les lignards et agents des centraux téléphoniques de France Télécom ont manipulé des parasurtenseurs contenant des éléments radioactifs. Sans précaution et malgré plusieurs alertes sur des excès de cancers. Une enquête exclusive de “Santé & Travail”.
Combien de parasurtenseurs contenants des éléments radioactifs ont-ils été installés dans le réseau et les centraux téléphoniques de France Télécom ? 20 millions ? 80 millions ? Et combien en reste-t-il ? Mystère.
Une chose est sûre, en revanche: l’opérateur n’a jamais vraiment pris la mesure du risque que pouvaient présenter ces petits appareils, destinés à éviter les surtensions sur les lignes, pas plus qu’il n’en a informé ses agents et n’a dispensé des consignes de protection. Or, à plusieurs reprises ces vingt dernières années, des alertes ont été lancées en divers sites de l’entreprise sur un nombre paraissant anormal de salariés atteints d’un cancer.
Les expertises, menées par le cabinet Secafi, pointent un cumul d’expositions à des cancérogènes, dont les rayonnements ionisants. Les premiers concernés sont les techniciens intervenant dans les centraux et les agents des lignes. Ils ont manipulé pendant des années ces parasurtenseurs, électrodes enfermées dans une enveloppe étanche contenant un gaz et des éléments radioactifs.
Jusqu’en 1978, année où ils sont interdits, les modèles en verre au radium 226, connu pour sa grande toxicité, ont été massivement utilisés. Puis ont dominé ceux au tritium, remplacés à leur tour par des appareils non radioactifs. Mais les différents modèles ont coexisté, puisqu’on trouve encore d’anciennes ampoules dans les boîtes de raccordement sur les lignes ou en stock, ou sous l’arrivée des câbles.
Santé & Travail n° 081 – janvier 2013 Une enquête exclusive de “Santé & Travail”.