Nous avons participé aux côtés de notre partenaire le WECF à cette journée du 15 novembre au colloque Eco-conception des jeux et jouets et vous rapportons leur communiqué de presse.
WECF France a organisé, ce vendredi 15 novembre, un colloque sur l’éco-conception des jeux et jouets.
Avec une centaine de participants, près d’une vingtaine d’intervenants réunis autour 3 tables-rondes et 4 ateliers thématiques pratiques, la journée s’est avérée un franc succès. Divers acteurs ont pu échanger leurs points de vue et surtout mieux comprendre l’éco-conception pour la mettre en œuvre dans leurs domaines d’activités respectifs. Car le point fort de la journée est sans conteste la mise en réseau d’acteurs variés et l’ouverture vers des pistes d’action concrètes. Car au-delà des discours, la journée organisée par WECF se veut porteuse de solutions concrètes.
En attendant de revenir sur l’ensemble de la journée et des interventions, WECF a sélectionné pour vous 4 éléments clé de cette journée, afin de mieux en comprendre les enjeux.
“L’éco-conception est un acte citoyen”
Partant des impacts sur la santé liés à la présence de substances préoccupantes dans les jouets- rappelés par l’ANSES, qui travaille actuellement sur les phtalates présents dans les jouets des moins de 3 ans – il a d’abord été demandé aux intervenants de poser un cadre à l’éco-conception, en revenant sur des aspects clés comme le rôle de l’affichage environnemental, la définition de l’éco-conception et les modalités pour l’enseigner ou l’intégrer dans les pratiques existantes telles que les recherches sur les matériaux – plastiques en particulier. L’ADEME, qui joue un rôle clé dans les démarches d’affichage environnemental et de mise en place d’écolabels, a ainsi explicité divers éléments. C’est au cours de la table-ronde 1 que Laurent Greslin, enseignant à l’ENSCI-les Ateliers a expliqué qu’il voyait l’éco-conception comme un acte citoyen, que les élèves devaient intégrer à leur réflexion globale. Une belle piste de réflexion pour faire faire évoluer les métiers de demain vers l’éco-conception.
“L’entreprise doit servir la société”
Le cadre posé, il revenait aux intervenants de la table-ronde 2 de se pencher sur la mise en pratique de l’éco-conception, dans les secteur du jouet. Réunis autour de Marie-France Corre, consultante en consommation responsable et membre du comité d’experts WECF, les intervenants ont ainsi montré comment ils font de l’éco-conception une réalité. En intégrant de nouvelles problématiques – gestion des déchets, matériaux moins toxiques, etc. – dans une entreprise existante comme c’est le cas de Vulli, ou en créant un nouveau concept comme la société PlanToys, représentée par son designer, Alain Pineau. PlanToys apparaît d’ailleurs comme un modèle sur de nombreux plans, basée sur le concept que “l’entreprise doit servir la société” : elle a une valeur ajoutée sur tous les plans, y compris social.
Et les consommateurs dans tout ça ?
Modératrice de la table-ronde 3, Marie-Jeanne Husset, ex-Directrice de 60 millions de consommateurs, a notamment demandé aux intervenants “si le consommateur allait s’y retrouver en termes de rapport qualité-prix et si l’éco-conception ne serait pas réservée aux bobos ?”. A en croire des représentants des ludothèques, d’Ecolo-crèche ou de Rejoué – une structure qui crée des emplois en réemployant les vieux jouets – on comprend que ça ne devrait pas être le cas.
L’éco-conception est compatible avec la réussite économique et le Made in France
Enfin, à ceux qui douteraient encore que l’éco-conception, et le souci de réduire les impacts sur la santé et l’environnement sont également synonymes de réussite économique, la journée est venue apporter des arguments de poids, de la part d’acteurs qui la mettent en pratique ! Récemment, le Ministre du redressement productif déclarait sur France Inter (1) qu’il était en train de s’attaquer à la simplification de normes environnementales “tatillonnes” issues du Grenelle de l’Environnement, et qui empoisonneraient la vie de ceux qui veulent travailler et faire du Made in France. Gageons que si les services de ce ministère et d’autres acteurs-clés avaient connaissance et conscience, parmi d’autres éléments, du contenu de cette journée éco-conception des jouets, les règles de protection de l’environnement et de la santé seraient considérées comme des atouts, y compris sur le plan économique, et seraient encouragés au lieu d’être battus en brèche systématiquement.
(1) source : Questions des auditeurs, 7/9 de France Inter
Elisabeth Ruffinengo
Chargée de mission Plaidoyer Santé et environnement
Health and Environment Advocacy Officer