Comme s’était engagé le chef de l’Etat, il a rencontré ce jour 29 juin dans les jardins de l’Elysée, les 150 participants de la Convention citoyenne sur le climat (CCC), pour leur faire part de ces décisions à l’égard des 149 propositions qui lui ont été transmises?
La CCC, mandatée pour proposer des mesures permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40%, n’a en tout cas pas remis sur la table l’idée d’une telle taxe, mais proposé 149 autres mesures.
La Convention souhaitait l’introduction dans le droit pénal français d’un crime “d’écocide“, proposition rejetée récemment par le Sénat et l’Assemblée nationale, ainsi que la création d’une “haute autorité” chargée de faire respecter les “limites planétaires” jugées soutenables pour la survie de l’humanité (comme le réchauffement climatique).
Quelques jours auparavant, Laurence Tubiana Présidente de la Fondation européenne pour le climat, s’était exprimée ainsi, et il est bon d’en écouter ses conseils: « Aujourd’hui, on mobilise d’importants moyens financiers pour des plans d’urgence et relance. Il faut en profiter pour orienter l’économie française dans une autre direction. (…) Nous vivons un moment de bascule. Donc oui c’est un tournant et il faut le prendre », poursuit celle qui fut la cheville ouvrière de l’Accord de Paris de 2015, estimant qu’il fallait agir « tout de suite », « dans la loi de finances rectificative pour 2020 et dans le budget de 2021 ».
« Il n’y a pas de miracle, ce n’est pas un secteur qui va tout faire. On a par exemple une stratégie nationale bas carbone conduite par le ministère de la Transition écologique. Mais non seulement elle n’est pas partagée par le gouvernement et en plus elle n’est pas suffisante », estime encore. « Agriculture, logement, transports… tous les ministères doivent s’y mettre. Il faut un réveil des politiques. Les citoyens, eux, ont compris », conclut Laurence Tubiana.
Emmanuel Macron s’est engagé à transmettre au gouvernement “la totalité” des propositions des 150 membres de la Convention climat, “à l’exception de trois d’entre elles”, la limite à 110 km sur autoroutes, la taxation de 4% sur les dividendes, qu’il fallait continuer à “évaluer” l’accord commercial UE-Canada (Ceta).
Emmanuel Macron s’est en outre dit prêt à soumettre à des référendums dès 2021 certaines propositions, d’une part pour modifier la Constitution afin d’y “introduire les notions de biodiversité, d’environnement, de lutte contre le réchauffement climatique”, d’autre part pour des mesures spécifiques. En revanche, il n’a pas repris la proposition de la Convention de réécrire le préambule de la Constitution en plaçant l’environnement au-dessus des autres valeurs fondamentales de la République.
De même il a annoncé 15 milliards d’euros supplémentaires qui seraient injectés sur deux ans pour la conversion écologique. Ce fonds serait mis en place dans le plan de relance, attendu à la rentrée, pour “investir dans les transports propres, rénover nos bâtiments” et “inventer les industries de demain”.
Il a employé des termes forts: “Le temps est à l’action”….je crois à la croissance de notre économie”…“On doit remettre l’ambition écologique au cœur du modèle productif” ….nous serons vigilants sur la mise en application de ses propos.