Depuis le rapport de la FAO [1] de 2013 on connaît mieux ce qui concerne le gaspillage alimentaire : un nouveau rapport du WRAP [2] présenté par la commission Caldéron [3] publiée en Grande Bretagne confirme qu’1/3 des produits alimentaires sont jetés à la poubelle et occasionnent de ce fait 7% des gaz à effets de serre. On sait par ailleurs que les GES sont les plus gros contributeurs du réchauffement climatique soit environ 3,3 milliards de tonnes de CO2 par an ; l’étude montre que ce gaspillage coûte 350 milliards dans le monde sans compter le traitement fait ou pas !
Si rien n’est fait ce gaspillage pourrait atteindre 530 milliards en 2030. «Nous avons voulu montrer les avantages concrets d’une lutte contre ce gaspillage pour les consommateurs, les entreprises et l’environnement», explique Richard Swannel, directeur de l’alimentation durable au Wrap. Selon lui, il serait possible d’éviter l’émission de 200 Mt à 1 Mdt de GES par an dès 2030.
Atteindre de tels objectifs n’a rien d’utopique. Le Royaume-Uni a réduit de 21% en 5 ans le tonnage des déchets alimentaires des ménages, grâce à des campagnes d’information ciblées. L’une des plus efficaces reste «Love food hate waste», montrant l’économie que les familles peuvent réaliser en réduisant leur production de reliefs de repas.
Parmi les actions à engager rapidement, le Wrap estime qu’il faut finaliser le standard mondial d’évaluation du gaspillage alimentaire, sur lequel travaillent actuellement la FAO, le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue) et le World Resources Institute (WRI). Cet indicateur est en cours d’expérimentation jusqu’à la fin 2015.
Des plans d’action, soutenus par les gouvernements, doivent viser toutes les étapes de la chaîne d’approvisionnement. A commencer par les chaînes de distribution alimentaire : les 15 plus grandes enseignes mondiales vendent le tiers des aliments mondiaux.
Dans ce domaine, la suppression de la date limite d’utilisation optimale (DLUO en France), que les consommateurs confondent souvent avec la date limite de consommation, s’avère efficace. En France, sa suppression est prévue par l’article 22 du projet de loi sur la transition énergétique, en cours d’adoption au Parlement.
[1] FAO : Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture
[2] Le Waste and Resources Action Programme est une organisation britannique indépendante
[3] La Global Commission on the Economy and Climate est co-présidée par l’ancien président mexicain Felipe Calderon et par l’économiste Nicholas Stern. Elle a été créée par 7 pays : Colombie, Corée du Sud, Ethiopie, Indonésie, Norvège, Suède et Royaume-Uni. Son premier rapport sur l’économie et le changement climatique est paru en septembre 2014.