Les négociations climatiques ont commencé ce mercredi 4 juin en Allemagne à Bonn, sous l’égide de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Si le contexte des déclarations politiques est plutôt optimiste suite aux annonces faites en début de semaine par les deux plus gros pollueurs planétaires, respectivement Chine et Etats-Unis, le rapport du Groupe International d’Experts sur le Climat (GIEC) et les données de l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) demeurent préoccupantes.
Ce lundi 2 juin, l’Agence de protection de l’environnement américaine (US-EPA) a annoncé un plan pour réduire de 30% entre 2005 et 2030 les émissions de CO2 de leurs centrales thermiques. Face à l’industrie du charbon et au Congrès, B. Obama est passé par la voie administrative via l’EPA, ce qui a été salué par la Commissaire européenne au climat, C. Hedegaard, comme “la mesure la plus forte jamais adoptée par le gouvernement américain pour lutter contre le changement climatique“.
Le lendemain, mardi 3 juin, un officiel chinois a annoncé que le prochain plan quinquennal chinois plafonnerait en valeur absolue les émissions de GES à partir de 2016. Comme pour les Etats-Unis, la démarche précise n’a pas été présentée, pas plus que la valeur du plafond.
L’Agence Européenne pour l’Environnement (AEE) a elle aussi publié ses chiffres le 3 juin, indiquant que le vieux continent a réduit de 19% ses émissions en 2012 par rapport à 1990, ce qui place l’objectif des 20% d’ici 2020 dans le domaine de l’accessible. L’agence explique que cette baisse est « en grande partie due aux réductions dans les transports et l’industrie, et à une proportion croissante d’énergies provenant de sources renouvelables».
Ces performances semblent pourtant bien peu de choses car si les émissions totales de CO2 des nations industrialisées sont passées de 17,3 milliards de tonnes en 2012 contre 19,2 milliards en 1990 selon l’ONU, le GIEC rappelle que les émissions mondiales sont passées à 49 milliards de tonnes en 2010 contre 38 milliards en 1990. Le Secrétaire Général de l’OMM a déclaré dans un communiqué en avril que « le temps manque » pour lutter contre le réchauffement climatique, alors qu’une concentration de CO2 dépassait pour la première fois le seuil symbolique des 400 ppm en moyenne mensuelle.
Les experts du GIEC estiment que pour maintenir la hausse des températures moyennes mondiales à 2°C, il fallait réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 40 à 70% par rapport à 2010 d’ici le milieu du siècle. La Commissaire européenne au climat a jugé que, malgré les déclarations faites ces derniers jours, “tous les pays, y compris les Etats-Unis, doivent faire encore plus” pour atteindre ce seuil de 2 degrés.
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