Auditionné devant la commission environnement et santé publique du Parlement européen, le directeur de l’Agence européenne des produits chimique (ECHA), Bjorn Hansen, a fini par admettre que les deux tiers des dossiers instruits par ses services ne sont pas conformes à la réglementation Reach (pour Registration, evaluation, authorisation and restriction of chemicals en anglais, ou « Enregistrement, évaluation, autorisation et restriction des substances chimiques »)mis en place depuis 2007 , censée protéger la santé et l’environnement.Les données fournies par les industriels sont jugées particulièrement insuffisantes pour les risques écotoxicologiques, mutagènes et reprotoxiques.
C’est ce que vient de révéler l’association environnementale BUND qui désigne au moins 654 entreprises qui enfreignent le règlement REACH mettant sur le marché pour 940 substances potentiellement dangereuses. Or ces substances chimiques se retrouvent dans une large gamme de produits de grande consommation, des cosmétiques aux jouets.
“Les entreprises chimiques ignorent la loi depuis des années et vendent des substances pouvant causer un cancer hormonal, des maladies du cerveau et d’autres problèmes de santé graves.” a déclaré Manuel Fernandez, politicien en chimie chez BUND. “Les autorités européennes et nationales doivent améliorer leur rôle à grande échelle.””Les bases de la législation européenne sur la sécurité des produits chimiques sont ignorées” dit chez BUND Tatiana Santos.
Actuellement l’ECHA évalue la conformité de 5% des dossiers REACH qui lui sont soumis. Elle a décidé de passer à 20%.