l’ONU publie son rapport annuel sur l’état de l’eau dans le monde. Un document qui identifie les principales menaces sur la ressource d’ici 2030, dont l’aggravation du stress hydrique.
Si rien ne change, la planète devra faire face à un déficit en eau de 40% en 2030 ; tel est le message principal de l’ONU axé sur le thème du développement durable alors que les objectifs millénaires du développement (OMD) post-2015 seront finalisés en septembre à New York.
Irrigation en hausse
Si la demande en eau doit augmenter autant au niveau mondial, c’est parce que l’agriculture s’avère particulièrement gourmande. En Inde, par exemple, on comptait moins d’un million de puits mécanisés ou tubés en 1960. On en dénombre près de 19 millions aujourd’hui. Ce chiffre résume la subtile équation qui se pose à la planète: l’accès à l’eau est indispensable à la lutte contre la pauvreté mais la pression sur la ressource ne peut s’accroître indéfiniment.
D’ici 2050, l’ONU estime que l’agriculture devra produire 60% de nourriture supplémentaire au niveau mondial et 100% de plus dans les pays en développement. Pour satisfaire cette demande, il est urgent de revoir notre façon de consommer la ressource, en réduisant l’irrigation intensive, le rejet incontrôlé des pesticides et des produits chimiques dans les cours d’eau et en développant le traitement des eaux usées. Conjuguée au changement climatique, la pression démesurée sur l’eau se manifeste aussi sur l’état des nappes phréatiques.
L’ONU-Eau met également en garde contre la trop grande gourmandise du secteur énergétique. Si les prélèvements d’eau douce destinés à la production d’énergie représentent aujourd’hui 15% du total mondial, ceux-ci augmenteront de 20% d’ici 2035 ! Ce sont l’éolien et le solaire qui ont bien sur l’impact sur l’eau le plus faible.
Parmi les autres solutions, le rapport onusien cite la hausse des tarifs de l’eau, encore beaucoup trop bas pour limiter son utilisation excessive, la mise en œuvre de subventions pour aider le déploiement des systèmes d’irrigation moins gourmands, et le recyclage accru des eaux usées.