Quelle est la qualité de l’air intérieur au bureau ?

Une étude menée conjointement par l’ANSES ( Agence de sécurité sanitaire) et le CSTB ( Centre scientifique et technique du Bâtiment) a conclus que la mauvaise qualité de l’air intérieur aurait un coût sanitaire annuel de dix-neuf milliards d’euros en France.

Un montant qui, s’il représente avant tout une estimation (l’étude exploratoire, réalisée dans le cadre du programme de travail de l’OQAI, portait sur six polluants : benzène, trichloroéthylène, radon, monoxyde de carbone, particules, fumée de tabac environnementale), illustre la place particulièrement grandissante des conséquences d’une mauvaise qualité de l’air intérieur (QAI) en matière de santé publique. Le monde du travail n’échappe pas à cette problématique de pollution des environnements intérieurs. Le secteur tertiaire, marchand (banques, commerces, hôtels, réparation et commerce automobile…) et non marchand (enseignement, santé, sécurité…), est notamment concerné (nous mettrons de côté les activités industrielles, soumises à des pollutions spécifiques liées à leur activité). Au total, ce sont, en France, autour de 20 millions d’emplois potentiellement concernés.

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Les effets d’une mauvaise QAI sur la santé sont variés et non spécifiques. Irritations de la peau, des muqueuses respiratoires (souffle court, toux sèche), sécheresse oculaire, inconfort – mal de tête, fatigue, troubles visuels, nausées, problèmes de concentration – font partie des principales nuisances rencontrées. Ces symptômes, qui peuvent devenir chroniques, disparaissent après la sortie du bâtiment et récidivent au retour. Ils dépendent de la nature des polluants, de la fréquence d’exposition et de la sensibilité des personnes exposées. « Ces problèmes de santé ne sont globalement pas graves mais particulièrement gênants pour ceux qui en souffrent », observe Laurence Robert, responsable d’études en ingénierie aéraulique à l’INRS.

Même si ce n’est pas la préoccupation n° 1 en santé au travail, « depuis environ trois ans, on constate dans nos services une augmentation des demandes d’assistance sur le sujet », poursuit-elle. Car les problèmes de santé peuvent être très invalidants pour les personnes et pénalisants dans l’activité d’une entreprise. Dans des cas extrêmes, des effets plus graves sont soupçonnés : intoxications, allergies respiratoires (rhinites, asthmes)… Et les effets à long terme pourraient comprendre des pathologies respiratoires ou cardiovasculaires, voire tumorales.