Réhabiliter les droits des agriculteurs sur leurs semences: des ONG alertent
Les lois de la commercialisation et l’octroi de droits de propriétés industrielles ont peu à peu défait les agriculteurs de leurs droits à conserver, ressemer, échanger et vendre leurs semences, à les protéger de la biopiraterie et de l’intrusion d’OGM brevetés.
De fait, comme le souligne l’ONG les Amis de la Terre, les semences commerciales aujourd’hui disponibles ne sont majoritairement plus reproductibles par les agriculteurs. Outre le retrait du rôle premier de l’agriculteur, l’appropriation des semences par de grandes multinationales a abouti à la standardisation des semences. En conséquence de quoi, celles-ci sont devenues plus gourmandes en engrais et en pesticides chimiques. Démunis de leur droits, les paysans ne sont plus en mesure de sélectionner des semences adaptées à une agriculture plus saine.
Alertant sur la perte de biodiversité cultivée, la FAO (1) estime que 75 % des variétés cultivées ont disparu dans le monde entre 1900 et 2001.
Aussi, une coalition d’organisations paysannes, environnementales et d’artisans semenciers (2) a lancé une campagne visant à plaider, lors des prochaines élections, en faveur de la promulgation d’une loi de reconnaissance des droits des agriculteurs et des jardiniers sur les semences. Cet appel est destiné à ne plus réduire les agriculteurs au seul rôle de consommateurs de semences industrielles: il s’adresse à nous tous citoyens, organisations de la société civile, et élus, afin de préserver notre diversité alimentaire tout autant que l’ensemble de la biodiversité qui lui est associée . La survie des espèces en dépend.