L’an dernier, deux rapports de l’OMS et du Centre international de recherche contre le cancer tiraient la sonnette d’alarme : le cancer est en forte progression dans le monde et en France. La France se situe ainsi au 9e rang au niveau mondial des pays touchés par le cancer (5e rang pour les hommes, 12e rang pour les femmes), mais au 4e rang pour le cancer du sein, 1er cancer féminin du pays (soit le 2e rang au niveau mondial pour les femmes de moins de 59 ans) et au 7e rang pour le cancer de la prostate. et le chiffre des cancers qui fait près de 180 000 morts par an, ne fait pas l’objet d’informations à la hauteur des enjeux.
Le cancer du sein est donc le cancer le plus fréquent chez la femme, et également le plus mortel : en 2018 près de 59 000 cas et 12 000 décès. Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme : 50 000 cas et 8 000 décès. Une femme et un homme sur huit seront concernés au cours de leur vie.
Sans oublier le nombre de tumeurs du cerveau qui a été multiplié par 4 en 20 ans et même Santé Publique France évoque le rôle des radiofréquences et des téléphones portables. Les enfants sont loin d’être épargnés par ce phénomène. Selon une étude publiée dans la revue scientifique « The Lancet Oncology », les cancers chez les enfants ont augmenté de 13% en 20 ans, alors qu’ils sont non-fumeurs et ne boivent pas d’alcool.
Pourtant, la feuille de route de l’Institut National du Cancer (INCA) ne donne que de vagues indications sur les actions concrètes à mener sur les causes environnementales. Alors que de nombreuses études scientifiques ont largement identifiés les facteurs de risque liés à l’environnement dans la propagation du cancer : perturbateurs endocriniens, pollution de l’air, travail de nuit, sédentarité, malbouffe, substances chimiques, pesticides, champs électromagnétiques qui devraient être des d’éléments sur lesquels il est possible d’agir.
Ne serait ce que lorsqu’on ne voit aucune amélioration sur la couverture en France des registres du cancer: 19 départements sur 95 en sont pourvus ! soit pour 1/4 de la population alors qu’on s’attend encore à des progressions. Et pire le Registre National des Cancers de l’Enfant (RNCE), censé communiquer le nombre officiel de cancers pédiatriques en France, qui ne transmet plus aucune donnée chiffrée depuis 2014.
rapports OMS : https://www.iarc.who.int/cards_page/world-cancer-report/
https://publications.iarc.fr/586
https://rnce.inserm.fr/index.php/fr/publications-menu-principal