Le CIRC ( Centre international contre le cancer) ou IARC vient d’évaluer le caractère cancérogène de 5 pesticides qui vient d’être publié dans la revue médicale Lancet Oncology (lien en anglais) ; travail réalisé par 17 chercheurs de 11 pays .
Le glyphosate, le malathion et le diazinon ont été classés 2 A comme “probablement cancérogènes pour l’homme” : la catégorie 2A regroupe les composés pour lesquels les preuves d’effet cancérogène sur l’homme sont limitées mais où les preuves de cancérogénicité sur l’animal sont suffisantes : on parle alors de cancérogènes probables.
tandis que le tétrachlorvinphos et le parathion ont été eux classés “cancérigènes possibles 2 B pour l’homme”. La catégorie 2B regroupe les cancérigènes dits “possibles” pour lesquels les preuves d’effet cancérogène sur l’animal sont moins fortes.
Le glyphosate est le principe actif du fameux Round up commercialisé par la firme Monsanto : ce pesticide est le plus utilisé dans le monde ces ventes ont explosé depuis l’introduction de cultures génétiquement modifiées pour résister au glyphosate, ce qui permet aux agriculteurs de tuer les mauvaises herbes en arrosant un champ en une seule fois. Outre l’agriculture, où son usage a fortement augmenté, il est également utilisé dans les forêts et par les particuliers dans leurs jardins.
Du glyphosate a été retrouvé dans l’air, dans l’eau et dans la nourriture, selon l’Iarc qui précise que la population générale est notamment exposée lorsqu’elle habite à côté de zones traitées. Les niveaux d’exposition observés sont toutefois “généralement bas”, mais ne sont pas à négliger surtout lors de la présence d’enfants .
Le Roundup est largement présent dans l’organisme humain. L’association les Amis de la Terre avait collecté, en 2013, des échantillons d’urine auprès des citoyens européens pour y déceler la présence de glyphosate. Près de 44% des personnes testées s’étaient révélées positives, dont 30% pour les Français.
Le professeur français, Gilles-Eric Séralini, avait annoncé en juin 2014 une nouvelle publication de son étude controversée sur les effets toxiques sur les rats d’un maïs OGM et de l’herbicide Roundup. Il pointe “la toxicité du Roundup et ses impacts sur les organes de détoxification du corps, le foie et les reins ainsi que sa capacité à perturber le système hormonal à très faible dose”, souligne l’association Criigen, dont est membre le Pr Séralini, biologiste moléculaire. Le classement du glyphosate comme “cancérigène probable pour l’homme” signifie donc que les formulations en contenant présentent sans doute un risque cancérogène bien plus important encore que celui de la seule matière active.
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