Nous vous rapportons des recherches qui complétent les données déjà existantes sur ce sujet fortement d’actualité: Pesticides et perturbation hormonale
Même une très faible quantité de produit chimique synthétique peut avoir un effet important. Nombre de pesticides peuvent ainsi perturber le système endocrien à faible dose
Le système endocrinien comprend des glandes, plusieurs fonctions du cerveau et les organes et tissus du corps qui y sont associés. Par exemple, la thyroïde, les glandes surrénales, la glande pituitaire et les glandes du système reproducteur sont toutes des glandes qui sécrètent des hormones. Les hormones livrent des messages aux cellules commandant ainsi la régulation de nombreux processus physiologiques de l’organisme. Le système endocrinien est très délicat; pour qu’il fonctionne correctement, il faut que le bon message soit envoyé puis reçu par les bonnes cellules. Les hormones et leurs récepteurs se lient comme une clé à sa serrure. Dans les conditions normales, l’hormone se lie à son récepteur et active certains gènes à l’intérieur du noyau de la cellule, déclenchant une réponse biologique appropriée (1).
Dans le cas d’une perturbation endocrinienne, une substance chimique vient troubler ce mécanisme. Une telle substance, appelée perturbateur endocrinien, peut interférer de manières différentes. En schématisant elle peut :
1. Imiter la bonne hormone en s’insérant parfaitement dans le récepteur hormonal (les oestrogènes synthétiques tel que des pesticides comme le DDT agissent de cette façon, comme un imitateur hormonal).
2. Bloquer l’hormone naturelle en occupant elle-même tous les récepteurs. Aucun message ne parvient alors aux cellules (La vinclozolin et les pyréthrinoïdes sont des pesticides qui font partie de cette catégorie et agissent comme des inhibiteurs hormonaux).
Les pesticides perturbateurs endocriniens peuvent agir différemment selon l’âge ou la phase de développement de l’organisme touché ; l’exposition in utero est de loin la plus critique. Le signal hormonal manquant à un stade précis du développement peut perturber la formation des organes et entraîner des conséquences graves tout au long de la vie de l’organisme. Des problèmes de santé liés aux expositions à des pesticides perturbateurs endocriniens in utero peuvent être ressenties à un moment ou un autre de la naissance à l’âge adulte. Des expositions régulières même à faibles doses sur de très longues périodes à des pesticides perturbateurs endocriniens peuvent également causer des dommages importants.
Les conséquences de l’exposition à des pesticides perturbateurs endocriniens peuvent être très diverses :
1. Des anomalies congénitales.
3. Des problèmes de reproduction.
4. Le développement de certains cancers.
5. Des problèmes neurologiques, cognitifs et comportementaux.
De nombreux pesticides sont soupçonnés d’être des perturbateurs endocriniens. A ce jour 48 substances actives autorisées en Europe dans des pesticides sont soupçonnées d’être des perturbateurs endocriniens (2) et le fameux désherbant Round Up en fait partie (3) !
REFERENCES1 : Théo Colborn, D.Dumanowski, J.P.Myers : « L’Homme en voie de disparition ? », Ed. Terre Vivante, 1997 Le livre de référence !2 : « Dangerosité des matières actives et des spécialités commerciales phytosanitaires autorisées dans l’Union Européenne et en France. » IEW/MDRGF. 5 mai 2004. Un document de référence sur les pesticides perturbateurs endocriniens3 : Richard S, Moslemi S, Sipahutar H, Benachour N, Seralini GE. 2005. “Differential effects of glyphosate and Roundup on human placental cells and aromatase” Environ Health Perspect : doi : 10.1289/ehp.7728. Une étude scientifique qui montre que le Round up fait partie des pesticides perturbateurs endocriniens ! |